Chaque jour, des millions de virements sont effectués entre deux comptes. Mais, il arrive que certaines opérations soient interdites.
Depuis plusieurs mois, les titulaires de livrets d’épargne en France voient leurs habitudes bousculées. Certaines opérations comme des virements, autrefois simples et fréquents sont désormais interdits.
Virements : des habitudes effectuées par des millions de Français
Cette évolution des virements résulte de la volonté conjointe des banques et des autorités financières de renforcer la sécurité face aux fraudes. Conformément aux exigences européennes en matière de réglementation bancaire.
Ces nouvelles restrictions ne sont pas apparues par hasard. Elles s’inscrivent dans le cadre de la directive européenne DSP2 et des directives du ministère de l’Économie, qui ont poussé les établissements bancaires à revoir leurs pratiques.
En 2018, un vide juridique avait été mis en évidence. Les clients n’étaient pas protégés en cas de transfert non autorisé entre deux livrets d’épargne.
Pour combler cette faille et assurer une meilleure traçabilité des fonds, les banques ont donc décidé de restreindre les virements directs entre produits d’épargne. L’objectif est clair : réduire les risques de fraude et renforcer le contrôle des flux financiers.
Concrètement, les opérations concernées touchent la majorité des produits d’épargne. Qu’il s’agisse du Livret A, du LDDS, du LEP, du Livret Jeune, des comptes sur livret fiscalisés ou encore des comptes à terme.
Désormais, toute transaction doit obligatoirement transiter par un compte courant au nom du même titulaire. Qu’il s’agisse d’un virement ponctuel ou permanent.
Des interdictions entre comptes bancaires
Il n’est donc plus possible d’effectuer un transfert direct d’un livret à un autre, même s’ils appartiennent à la même personne. Seuls les virements entre un compte courant et un livret restent autorisés, dans un sens comme dans l’autre.
À condition qu’ils appartiennent au même client. Les transferts entre livrets de proches se disent également proscrits, à l’exception des cas où un parent verse de l’argent sur le livret d’un enfant mineur dont il a la responsabilité légale.
Tous les produits d’épargne réglementés se voient concernés par cette mesure. Elle vise à rendre chaque mouvement d’argent traçable et contrôlé, quel qu’en soit le montant.
Même un simple virement de quelques euros doit désormais suivre ce parcours imposé. Cette règle a également des conséquences sur les habitudes familiales.
Par exemple, les grands-parents ne peuvent plus déposer directement de l’argent sur le livret d’épargne de leurs petits-enfants. Les banques rejettent automatiquement ces virements pour vérifier l’origine des fonds et prévenir tout risque de fraude.
Les restrictions s’appliquent aussi aux épargnants détenant plusieurs comptes dans différentes banques. Il n’est plus possible de transférer de l’argent d’un livret ouvert dans une enseigne à un autre livret détenu ailleurs sans passer d’abord par le compte courant.
Des virements autorisés et interdits
Ce passage obligatoire garantit la transparence et la sécurité de chaque transaction, tout en limitant les manipulations suspectes. Pour les clients, ce changement se traduit par une organisation plus contraignante.
Là où un simple clic suffisait auparavant pour déplacer son épargne d’un livret à un autre, il faut désormais effectuer deux opérations distinctes. Transférer les fonds du livret vers le compte courant, puis les reverser sur un autre livret.
Cette procédure rallonge les délais et complique les transferts entre proches. Notamment lorsqu’il s’agit d’aider financièrement un membre de la famille dans l’urgence.
Les virements automatiques ne se disent pas épargnés par cette réforme. Les virements permanents entre livrets se voient, eux aussi, interdits, même s’ils concernent un seul et même titulaire.
Toutes les opérations programmées doivent passer par le compte de dépôt associé. Les applications bancaires bloquent désormais la configuration de transferts directs entre produits d’épargne.
Le but reste inchangé : sécuriser les flux, vérifier leur origine et leur destination, et limiter les risques d’abus. Seule une exception subsiste.
Elle concerne les parents ou tuteurs légaux qui souhaitent alimenter le livret d’un enfant mineur dont ils assurent la responsabilité. Ce cas particulier reste toléré, mais il demeure strictement encadré et doit se voir justifié par un lien de filiation.