Une nouvelle étude a évalué la somme que le monde entier pourrait économiser si l’accord de Paris sur le climat était respecté. Et elle s’annonce stratosphérique !

Inutile de vous le rappeler, le président Donald Trump prévoit de retirer les États-Unis de l’accord de Paris, conclu en 2015, au grand désarroi des autres dirigeants mondiaux.

Et pourtant, s’en tenir à cet accord aurait pu non seulement réduire considérablement les émissions de carbone, mais également permettre à l’économie mondiale d’épargner plus de 20 billions de dollars (20 mille milliards de dollars) d’ici 2100.

C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude publiée par la revue scientifique Nature. Elle a constaté que les pays signataires, qui représentent 90 % de la population mondiale, bénéficieraient financièrement de la limite du réchauffement planétaire à 1,5 °C – telle que prévue par l’accord de Paris -, par rapport à l’ère préindustriel (1880-1899).

Cela irait à l’encontre des affirmations de Trump selon lesquelles l’accord serait trop coûteux, et qu’il ne profiterait en réalité aux pays les plus pauvres, ainsi qu’aux trois puissances économiques que sont les États-Unis, la Chine et le Japon.

Au cours des 50 dernières années, les données recueillies ont démontré que lorsque les températures augmentent, le PIB et d’autres mesurent économiques diminuent en raison des obstacles liés à la productivité du travail, à la santé en général et à la production agricole.

En se basant sur ces informations, les scientifiques ont réussi à estimer l’impact d’une hausse des températures de 1,5 °C par rapport l’époque préindustriel ainsi que celui d’un réchauffement plus important comme 2 °C ou 3 °C.

La recherche a constaté que le coût pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C dans les 30 prochaines années sera de 0,5 billions de dollars. Marshall Burke, professeur adjoint à l’Université de Stanford, et auteur principal de l’étude, a déclaré dans le Guardian :

« D’ici la fin du siècle, nous constatons que le monde sera plus riche d’environ 3 % si nous atteignons l’objectif de 1,5°C. En dollars, cela représente environ 30 billions en avantages cumulatifs.

Nos preuves suggèrent donc les avantages liés à l’atteinte de cet objectif l’emportent largement sur les coûts.

Nous avons également calculé ce que seraient les coûts économiques supplémentaires si nous atteignons 3°C.

Cela coûtera au globe de 5 à 10 % du PIB, soit des dizaines de billions de dollars. »

Bien sûr, cette analyse ne peut pas prédire quels types de technologies ou de mouvements sociaux pourraient surgir pour lutter contre le réchauffement climatique. Il ne quantifie pas non plus l’impact que le changement climatique aurait sur les écosystèmes naturels ou ce qui se produirait si nous brûlions moins de combustibles fossiles.

Les chercheurs reconnaissent qu’il y a des incertitudes dans leur modélisation économique, mais sont fermement convaincus que la planète sortira financièrement gagnante d’un réchauffement climatique limité à 1,5 °C.