La retraite est une étape pour tous les Français en fin de carrière. Mais, une épargne rend l'accès à la pension de réversion compliquée.
Pour des millions de Français, le livret A reste le réflexe numéro un en matière d’épargne : simple d’utilisation, accessible à tout moment et totalement exonéré d’impôt, il incarne la sécurité par excellence. Mais des complications peuvent subsister à la retraite.
Retraite : posséder un Livret A, une fausse bonne idée ?
Derrière cette image rassurante, se cache une réalité beaucoup moins connue. Dans certains cas, un livret A peut compliquer, voire bloquer l’accès à la pension de retraite dite de réversion, un revenu pourtant vital pour de nombreux conjoints survivants.
Avec plus de 80 % de Français détenteurs, le livret A est l’épargne « préférée » des ménages. On y dépose naturellement un petit pécule, que ce soit pour parer aux imprévus ou préparer des projets.
Mais ce choix apparemment sans conséquence peut peser lourd au moment de demander une pension de réversion. Beaucoup l’ignorent : même les placements les plus modestes sont passés au crible par l’administration.
La pension de réversion n’est pas attribuée automatiquement. Elle dépend d’un examen minutieux des ressources du conjoint survivant. Or, dans ce calcul, le livret A ne compte pas seulement pour ses intérêts annuels.
L’administration applique un forfait équivalent à 3 % du capital total, quel que soit son rendement réel. Résultat : un livret à peine garni peut artificiellement gonfler les ressources déclarées et faire franchir le plafond autorisé.
Avec la baisse du taux du livret A à 2,5 % au 1er janvier 2025, l’écart devient encore plus flagrant. Les ressources fictives retenues dépassent les revenus effectivement générés.
Attention à ne pas tomber dans le piège
Un conjoint survivant possède 15 000 € sur son livret A. Sur le papier, rien d’exceptionnel, mais, pourtant, dans le calcul administratif, ce montant se voit considéré comme rapportant 450 € par an.
De quoi parfois dépasser les plafonds de ressources – fixés à 24 710,40 € pour une personne seule. Et 39 536,64 € pour un couple en 2025 – et entraîner la réduction ou la suppression de la pension.
De nombreux petits épargnants découvrent ce piège seulement au moment du dépôt de leur dossier. Les autres ressources passées au peigne fin Le livret A ne se dit donc pas être le seul concerné.
Comptes courants, autres livrets, PEL, assurance vie, placements financiers et même certains biens immobiliers sont, eux aussi, évalués. Pour chacun, l’administration retient un revenu théorique. Impossible donc de disperser son épargne.
Mais alors, comment éviter les mauvaises surprises ? Il ne s’agit pas de bannir le livret A, mais d’anticiper, car déplacer une partie de ses économies vers des placements non pris en compte ou arbitrer en amont peut préserver le droit à la réversion.
Retraite : voici ce qu’il faut faire pour éviter les mauvaises surprises ?
Attention toutefois : des retraits précipités ou mal justifiés peuvent être perçus comme une tentative de dissimulation. Il vaut mieux agir progressivement et avec cohérence.
Face à la complexité des règles, se faire conseiller est souvent la meilleure stratégie. Un expert retraite peut vérifier la solidité d’un dossier, identifier les marges de manœuvre et éviter les erreurs coûteuses.
Le but : sécuriser ses droits tout en optimisant le montant de la pension. Le livret A reste un produit simple et utile, mais il ne doit pas se choisir les yeux fermés.
Dans un système qui évolue sans cesse, la prudence consiste à simuler l’impact de ses placements avant de prendre des décisions. En matière de retraite comme en épargne, l’anticipation et l’information sont les meilleures protections.
En résumé, ce qui semble être un petit trésor de sécurité peut, au moment le plus crucial, se transformer en frein. Connaître les règles et adapter sa stratégie, c’est la clé pour protéger son avenir et celui de ses proches.