Scandale sur la route des vacances : cette autoroute a augmenté ses tarifs de 30 %, les automobilistes scandalisés

Certaines autoroutes sont plus chères que d'autres… Si vous empruntez l'A28 sur la route de vos vacances, attendez-vous à une hausse de 30%.

En 2025, les autoroutes françaises connaissent plusieurs évolutions marquantes, à commencer par une hausse modérée des péages. Depuis le 1er février, les tarifs ont été relevés en moyenne de 0,92 %, voire plus…

Autoroute : entre augmentation et automatisation

Cette augmentation des prix sur les autoroutes est bien plus contenue que les années précédentes. Les économistes avaient observé une progression de 4,75 % en 2023 et de 3 % en 2024.

Cette hausse reste ainsi inférieure à l’inflation, estimée à 1,1 % pour la période de référence, même si elle varie légèrement selon les sociétés concessionnaires. APRR a appliqué +1,08 %, AREA +1,10 %, Sanef +0,85 %, SAPN +1,14 %, tandis que Vinci Autoroutes s’est limité à +0,77 %.

Parallèlement, de grands chantiers de modernisation se poursuivent pour améliorer la sécurité et fluidifier le trafic. Parmi eux, on retrouve la création d’une nouvelle voie entre Veigné et Poitiers.

Le remplacement de ponts sur l’A7 et l’A54 près de Salon-de-Provence, ou encore la rénovation de viaducs sur l’A10. À cela s’ajoute une évolution technologique majeure : la généralisation du péage en flux libre.

Ce système, déjà en place sur l’A13 et l’A14, se déploie progressivement sur d’autres axes comme l’A43, l’A48, l’A49 et l’A40. Il supprime les barrières physiques et permet de franchir les tronçons librement, le paiement s’effectuant par badge. Ou par lecture automatique des plaques.

En contrepartie, les automobilistes doivent régler leur passage sous 72 heures pour éviter des pénalités. Certaines autoroutes font également l’objet de projets d’aménagement ambitieux.

Des changements importants

Le chantier controversé de l’A69 entre Toulouse et Castres continue malgré des suspensions judiciaires. Stoppé en février par le tribunal administratif, il a repris en mai grâce à une nouvelle autorisation. Avant de se voir soutenu par une loi votée au Sénat.

Sur l’A680, l’élargissement à deux fois deux voies et la création d’un échangeur à Verfeil ont été relancés depuis le printemps. L’A10 bénéficie, elle aussi, d’importants travaux.

Une voie réservée aux transports en commun est déjà en service près de Massy. Tandis que l’élargissement à deux fois quatre voies se prépare entre Orléans, Tours et Poitiers.

Au-delà de ces évolutions immédiates, l’avenir du modèle autoroutier est en débat. Les concessions actuelles arrivent à échéance entre 2031 et 2036, et l’État envisage de réduire la durée des futurs contrats. De favoriser davantage la concurrence et d’améliorer la transparence du système.

Et ce, sans aller jusqu’à une renationalisation. Un rapport sénatorial publié en 2024 a en effet dénoncé l’opacité des mécanismes financiers des autoroutes et préconisé une réforme plus profonde.

Ainsi, 2025 marque une transition pour les autoroutes françaises. Les hausses de péages se calment, la modernisation du réseau s’accélère, de nouvelles technologies comme le flux libre transforment la circulation, et des décisions politiques majeures se dessinent pour préparer la fin des concessions actuelles.

Le prix de cette autoroute grimpe de +30 %

Certaines autoroutes ont subi des envolées spectaculaires, à commencer par l’A28, qui relie Abbeville, dans la Somme, à Tours, en Indre-et-Loire. Elle se veut très prisée des vacanciers et des travailleurs souhaitant traverser la Normandie sans passer par la région parisienne.

Mis en service il y a à peine vingt ans, il se veut exploité par la société Alis et relie Rouen. En Seine-Maritime, à Alençon, dans l’Orne. Pour ceux qui l’empruntent régulièrement, la note devient de plus en plus salée.

D’après les relevés basés sur les données officielles des péages, aucune section autoroutière en France n’a connu une telle inflation en cinq ans. Entre 2020 et 2025, le prix de ce trajet a bondi de 30 %, passant de 25,90 euros à 33,80 euros.

Déjà onéreuse à l’époque, cette portion de 125 kilomètres – soit environ une heure de route – se dit désormais jugée hors de prix. Rien qu’en un an, la hausse a été de 1,50 euro, soit +4,6 %. Bien au-delà de l’augmentation moyenne constatée dans le pays.

Pour justifier cette politique tarifaire, Alis invoque la jeunesse de l’infrastructure, qui nécessiterait d’importants travaux de renouvellement dès à présent. Reste à imaginer ce que cela donnera lorsque l’ouvrage aura vieilli.

Actuellement, chaque kilomètre parcouru sur cette section coûte 27 centimes d’euro. Autrement dit, plus d’un euro tous les quatre kilomètres, ou encore un euro dépensé toutes les deux minutes pour un véhicule roulant à 120 km/h.

Plusieurs sociétés de fret interdisent désormais à leurs chauffeurs de prendre cette portion d’autoroute. Il est en effet possible de relier Rouen à Alençon gratuitement. En empruntant les routes nationales N154 et N12, au prix d’une quarantaine de minutes supplémentaires.