Dans la course à l’originalité, les marques ne tarissent pas d’idées pour attirer les clients. Mais parfois, il pourrait être judicieux pour elles de ne pas confondre vitesse et précipitation. Voici quelques exemples d’erreur marketing outrageuses, bien ennuyeuses pour les marques, qui ont lourdement retentis dans les médias. A juste titre d’ailleurs car, comme vous le verrez, il y a parfois lieu de se demander « pourquoi » et « comment » une telle production a-t-elle pu voir le jour.

Les bijoux collection « esclave » de Mango

Une ligne de bijoux style esclave… C’était l’une des tendances de Mango en 2013, et elle n’est pas très bien passée. En commercialisant des bracelets et colliers dits d' »esclave », la marque de prêt-à-porter espagnole s’est attirée les foudres de ses clients et des internautes qui ont appelé au retrait de cette collection et exigé des excuses de la marque.

Une simple « erreur de traduction », a prétexté Mango. Excuse douteuse si l’on en croit la similitude du nom de ces bijoux dans d’autres pays.

En effet, si d’un côté la version anglosaxonne, sur le site, semble correcte avec le nom suivant : « women bracelets » («bracelet tissé») ; d’un autre côté, celui de la version espagnole, « pulsera esclava piedras » («bracelet esclave en pierre») ou « pulsera esclava trenzada » («bracelet esclave tressé») pousse à croire qu’il ne s’agit pas d’une simple erreur de traduction. Un communiqué de Mango précisait que le terme «esclava» figure dans les dictionnaires espagnols «pour désigner une certaine forme de bracelet», et «regrett[e] sincèrement que sa traduction en français ait été malheureuse».

Après des appels au boycott, des pétitions et la mobilisation de plusieurs associations antiracistes, la marque de prêt-à-porter espagnole a finalement annoncé le retrait définitif de la vente de ces bijoux en France en mars 2013.

Zara et son pyjama style camp de concentration

En août 2014, le groupe de mode espagnol Inditex, propriétaire de Zara, a retiré de la vente un t-shirt rayé (type marinière) brodé d’une étoile jaune sous la pression d’internautes indignés.

La similitude avec l’étoile de David imposée aux juifs pendant la Seconde Guerre mondiale dans les camps de concentration avait immédiatement provoqué un déchaînement de protestations sur internet.

Un déguisement Anne Franck

En octobre 2017, des distributeurs américains d’articles sur internet ont retiré de la vente une panoplie d’Halloween représentant les vêtements d’Anne Frank, l’adolescente juive d’origine allemande au célèbre journal intime, morte en déportation au camp de Bergen-Belsen.

C’est ce qu’on appelle une belle erreur de marketing. Proposée à 24,99 dollars, la tenue incite à « apprendre des combats de l’Histoire » et à s’inspirer des « héros inattendus » de la Seconde guerre mondiale. Mais l’Histoire semble d’abord et avant tout s’apprendre à l’école, dans les livres et les documentaires.

Publicité raciste par H&M

En janvier 2018, une campagne de promotion de H&M comportait une photo montrant un enfant noir portant un sweat-shirt recouvert de l’inscription : « Coolest monkey in the jungle », qu l’on peut traduire par : « Le singe le plus cool de la jungle ».

Plusieurs internautes ont dénoncé une mise en scène raciste, faisant le parallèle avec un autre vêtement de la collection, un pull orange marqué de l’inscription traduite « Expert en survie »et porté par un enfant blanc.

Ces quelques exemples illustrent une part des abus marketing, d’autres existent malheureusement. Mais fort heureusement tous sont aujourd’hui rapidement relayés sur la toile, notamment grâce aux réseaux sociaux.