La ville de Laval accueille un musée pas comme les autres. Une troupe théâtrale a eu l’idée de reconvertir sa petite salle en un musée mondial du cure-dents. L’initiative est placée sous le patronage posthume d’Alfred Jarry, le père du théâtre de l’absurde.

Le cure-dents à l’honneur

Certains lieux sont parfois aménagés d’une manière différente ou détournés de leur usage ordinaire.

C’est le cas du petit théâtre animé par une troupe bien connue des habitants de Laval, dans le département de la Mayenne. D’habitude, il offre des spectacles et des pièces de théâtre à son public.

Confinement oblige, la direction du théâtre a dû modifier son programme. Et elle a eu l’heureuse idée de transformer la salle en un musée peu ordinaire. Il est en effet dédié à un petit objet du quotidien, qui, au sortir de table, rend bien des services.

Vous l’avez deviné, il s’agit du cure-dents, auquel une exposition avait déjà été consacrée en 1999. En ouvrant cet original musée, ses créateurs ont tout de suite pensé à Alfred Jarry. Jamais à court d’idées inhabituelles, le père d’Ubu aurait en effet demandé un cure-dent alors qu’il était à l’article de la mort.

Tout savoir sur le cure-dents

Jarry, qui aurait sûrement apprécié l’huile de CBD , n’aurait pas désavoué les cure-dents qui, pour la plupart, sont sortis de l’imagination fertile de leur créatrice. Ils sont en effet l’œuvre d’une artiste qui participe d’ordinaire à la programmation artistique du théâtre.

Et ce musée imaginaire, qui présente une collection de 75 cure-dents, a une vocation mondiale, puisque les cure-dents sont censés venir d’un peu partout. Certains ont même une longue histoire. C’est le cas de ce cure-dents offert par le moine Raspoutine au tsarévitch ou cette pièce en forme de sarcophage égyptien.

Les objets sont classés par thèmes; le visiteur pourra ainsi découvrir des cure-dents utiles et d’autres plus décoratifs. Placés dans la catégorie « ludique », d’autres cure-dents ont un petit côté loufoque. C’est le cas de ce cure-dent dit de « la mariée » . Muni d’une petite voilette, il lui permet, en toute discrétion, d’ôter ce petit bout de viande qui s’est logé entre ses dents.

Le « souflopyr » ne manque pas non plus d’originalité. Ce modèle de cure-dents a un avantage sur les autres. Muni d’un système de piston, il est beaucoup plus efficace pour se débarrasser des brins de nourriture importuns.

Mais cette exposition ne fait pas seulement la part belle à la fantaisie. On y enrichit aussi ses connaissances sur le cure-dents. Le visiteur apprend ici qu’une machine américaine fabriquait déjà des cure-dents à la fin du XIXe siècle ou que des peintres de la Renaissance italienne le faisaient figurer dans leurs tableaux.

Obligé de modifier ses activités à cause du récent confinement, un théâtre de Laval a eu l’heureuse idée d’installer, sous l’égide d’Alfred Jarry, un musée du cure-dents dans ses locaux. La muséographie choisie mélange les cure-dents imaginaires, nés de l’esprit inventif de leur créatrice, à des informations utiles sur l’histoire de ce petit accessoire.