Voici combien un Français touchera de retraite en ayant travaillé en Suisse toute sa vie

Combien une personne à la retraite qui vit en France et qui a travaillé en Suisse toute sa vie professionnelle pourra toucher ?

La retraite en France repose sur un système par répartition : les actifs financent, via leurs cotisations, les pensions des retraités. Mais alors, quel impact pour une personne qui travaillé toute sa vie en Suisse et qui réside sur le territoire français ?

Retraite : de nombreux changements attendus en 2025

La retraite est un pilier du modèle social, mais elle se voit régulièrement remise en question. En raison du vieillissement de la population et de l’équilibre fragile entre cotisants et bénéficiaires.

La dernière grande réforme est entrée en vigueur en 2023. Elle a ainsi repoussé l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, avec une montée en charge progressive jusqu’en 2030.

Pour obtenir une pension à taux plein, il faut désormais valider 43 années de cotisation. Sauf cas particuliers (carrières longues, invalidité, incapacité, handicap).

Cette réforme a également élargi le dispositif carrières longues. Et créé un minimum de pension revalorisé pour ceux ayant travaillé toute leur vie avec de faibles revenus.

Le système reste organisé en plusieurs régimes (salariés du privé, fonctionnaires, indépendants, professions libérales…). Mais une volonté de simplification se voit ainsi affichée.

Les débats portent aussi sur l’emploi des seniors, la pénibilité au travail. Et l’adaptation du marché du travail à une population vieillissante.

Combien peut espérer toucher un Français qui a travaillé en Suisse ?

Au-delà de l’âge légal, les Français peuvent choisir de partir plus tard pour augmenter leur pension. Grâce aux surcotes, ou plus tôt en acceptant une décote.

La retraite progressive et le cumul emploi-retraite sont encouragés pour maintenir une activité. Aujourd’hui, le défi principal est d’assurer la pérennité financière du système tout en préservant son caractère solidaire.

Contrairement à l’image rassurante souvent associée à la retraite, cette étape de la vie s’accompagne fréquemment de nouvelles inquiétudes. À l’approche du grand départ, beaucoup redoutent la perte de revenus ou l’apparition de problèmes de santé.

Une enquête récente de la CFDT révèle ainsi que deux tiers des Français craignent la pauvreté ou un manque d’argent. Tandis que près d’un quart redoute de ne pas pouvoir couvrir ses dépenses courantes une fois à la retraite.

Plus d’un tiers estime même qu’il parviendra tout juste à équilibrer son budget. Des préoccupations loin d’être infondées, car le montant de la pension dépend de nombreux critères, particulièrement pour les frontaliers ayant travaillé toute leur carrière en Suisse.

Si les salaires suisses séduisent nombre de travailleurs français, la question de la retraite est plus complexe. En France, l’âge légal est désormais fixé à 64 ans depuis la réforme de 2023, sauf exceptions (carrière longue, handicap…).

Combien peut espérer toucher une personne à la retraite dans ce cas précis ?

En Suisse, il est de 65 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes. Avec possibilité de départ anticipé, mais assorti d’une pénalité de 6,8 % par année manquante.

À cela s’ajoute la spécificité helvétique du système à trois piliers. Une retraite publique de base (AVS), une retraite professionnelle obligatoire liée au salaire (LPP) et une épargne privée facultative pour compléter ses revenus.

Un frontalier peut cumuler une pension française et une pension suisse, chaque pays versant sa part en fonction des années cotisées. Selon sa carrière et son salaire, il est possible de percevoir entre 3 300 et 6 800 euros par mois.

Mais encore faut-il éviter certains écueils. La pension suisse n’est pas versée automatiquement : il faut la réclamer et le 2ᵉ pilier peut être perçu sous forme de rente mensuelle ou de capital, mais ce choix doit se voir mûrement réfléchi.

Car la fiscalité peut considérablement réduire le gain. Enfin, même en percevant une pension suisse, il est obligatoire de déclarer ses revenus en France, sous peine de se voir rattrapé par le fisc.