Vos tatouages peuvent être très nocifs pour votre santé

De nombreuses personnes l'ignorent, mais leurs tatouages peuvent se montrer vraiment très nocifs pour leur santé !

Le tatouage est désormais plus populaire que jamais. Véritable phénomène culturel, il a réussi à se démocratiser au point qu’environ un tiers des Canadiens arborent au moins un motif permanent sur la peau, selon les données du groupe de recherche Logit.

Le danger des tatouages

Derrière la pratique devenue banale du tatouage se cachent des risques pour la santé encore largement méconnus du grand public. Un récent article du magazine Québec Science a levé le voile sur les dangers potentiels liés aux encres utilisées dans le tatouage.

Ces révélations suscitent de vives inquiétudes dans la communauté scientifique. Marine Corniou, journaliste scientifique et rédactrice en cheffe de Québec Science, a souligné dans une entrevue à QUB radio que le marché des encres est extrêmement vaste et peu encadré.

Elle a indiqué : « Il y a à peu près 1400 encres différentes sur le marché ». Avant de pointer du doigt l’opacité de leur composition. Pire encore, selon elle, « 90 % de ces encres sont mal étiquetées, mal référencées ».

Ce qui signifie que les consommateurs comme les professionnels ignorent en grande partie ce qu’elles contiennent réellement. Le danger ne se limite pas à la composition des encres. Une fois injectée, l’encre ne reste pas forcément confinée à la zone tatouée.

« Ce qu’on sait aussi, c’est que l’encre, une fois injectée, ne reste pas très sagement à l’endroit du tatouage », a précisé Mme Corniou. Des particules peuvent en effet migrer dans le système lymphatique, dans le sang et dans d’autres organes.

« Ce type d’études reste extrêmement difficile à mener »

Cela pose un problème de santé publique encore peu étudié. Des études récentes commencent à s’intéresser aux effets à long terme de ces encres, notamment sur le système immunitaire. « C’est là qu’à long terme, on peut supposer qu’il pourrait y avoir une toxicité ou une nocivité« , a averti la journaliste scientifique.

Certaines recherches évoquent une possible corrélation entre les tatouages et un risque de lymphome. C’est un type de cancer du système lymphatique. En revanche, il reste encore beaucoup d’inconnues dans ce domaine.

Les preuves scientifiques ne permettent pas encore d’établir une causalité formelle. L’experte insiste sur la complexité de ces recherches. La variabilité des encres, la taille des tatouages, l’exposition au soleil et la durée des études rendent toute conclusion difficile à généraliser.

« Ce type d’études reste extrêmement difficile à mener », a-t-elle reconnu. Et de préciser tout de même : « Pour l’instant, il ne faut pas paniquer. C’est simplement, peut-être, d’y réfléchir quand on se fait tatouer une immense surface de peau« .

« Ce n’est pas tant la faute des tatoueurs »

En plus des incertitudes scientifiques, c’est surtout l’encadrement réglementaire qui semble poser un problème. En effet, les encres de tatouage ne restent pas soumises aux mêmes exigences que les produits médicaux injectés.

« Santé Canada, tout comme la [Food and Drug Administration] aux États-Unis, considère les encres de tatouage comme de simples cosmétiques », a déploré Marine Corniou. Cette classification minimise leur impact, alors même qu’elles s’injectent sous la peau et y restent à vie.

Les fabricants ont une liberté quasi totale pour inclure divers composants chimiques dans leurs produits, sans avoir à démontrer quoi que ce soit. Les tatoueurs eux-mêmes ont des normes d’hygiène.

En revanche, ils ne disposent souvent pas de l’information nécessaire pour faire des choix éclairés. « Ce n’est pas tant la faute des tatoueurs au sens où il y a quand même des normes d’hygiène », a souligné la journaliste.