Votre facture d’électricité explose dès le 1er août et peu de gens sont prêts

Le 1ᵉʳ août prochain, certains Français pourraient être surpris en découvrant le montant de leur facture d'électricité...

Depuis janvier 2025, les factures d’électricité connaissent une évolution contrastée selon les contrats. Et celle du 1ᵉʳ août prochain risque bien de vous surprendre.

Facture d’électricité : une année 2025 rouge

Depuis le mois de février, les ménages qui bénéficient du tarif réglementé ou d’offres indexées ont vu leur facture d’électricité baisser d’environ 15 %. Soit une économie pouvant aller de 100 à près de 400 euros par an selon la consommation.

Mais cette baisse tarifaire masque une réalité plus nuancée. Près de 11 millions de foyers, engagés dans des offres à prix fixe, n’ont pas profité de cette réduction.

Au contraire, leur facture a augmenté, en raison de la hausse cumulée de plusieurs taxes et contributions. L’accise sur l’électricité, par exemple, a fortement grimpé, tout comme les tarifs d’acheminement (TURPE).

Cela impacte donc directement le prix final payé par les usagers. Autre coup dur pour les foyers : la TVA sur la part fixe de l’abonnement passe de 5,5 % à 20 %.

Résultat, une hausse de facture supplémentaire, particulièrement marquée pour les petits consommateurs. Ainsi, malgré la baisse initiale du kilowattheure, la plupart des foyers doivent faire face à des hausses ou des économies modestes.

Le gouvernement ne l’a pas encore évoqué dans son traditionnel point mensuel sur les changements à venir. Cependant, la mesure ne devrait pas tarder à faire parler d’elle.

Une facture salée dès le 1ᵉʳ août prochain

À partir du 1er août 2025, une nouvelle méthode de calcul va s’appliquer aux factures d’électricité. Une réforme qui pourrait entraîner une légère hausse pour certains foyers.

Cette évolution s’explique par une révision en profondeur des règles de taxation de l’électricité. Actuellement, trois niveaux de TVA s’appliquent sur différentes composantes de la facture.

Un taux de 20 % sur la consommation d’électricité et sur l’accise (anciennement CSPE et TCCFE). Ainsi qu’un taux réduit de 5,5 % sur l’abonnement, et le même taux de 5,5 % sur la contribution tarifaire d’acheminement (CTA).

Or, cette structure fiscale à plusieurs vitesses n’est pas conforme au droit européen. L’administration française elle-même reconnaît que cette double taxation – avec deux taux différents pour un même service – n’est pas autorisée par l’Union européenne.

Pour se mettre en conformité avec les règles européennes, la TVA appliquée à l’abonnement électrique va donc passer de 5,5 % à 20 % à compter du 1er août 2025. En revanche, le taux réduit restera applicable à l’abonnement au gaz.

Mais cette évolution entraînera-t-elle automatiquement une hausse généralisée des factures d’électricité ? Pas nécessairement, car tout va dépendre du profil de consommation de chaque foyer.

Facture d’électricité : une hausse au cas par cas

Selon une simulation publiée par RMC le 26 juillet, les petits consommateurs pourraient effectivement voir leur facture grimper. Tandis que les ménages plus énergivores pourraient, paradoxalement, voir leurs dépenses baisser légèrement.

Pour limiter l’impact de cette modification fiscale, le gouvernement a prévu deux mesures d’ajustement, proposées sur recommandation de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). D’une part, une baisse de l’accise sur l’électricité est annoncée.

Elle passerait de 0,2016 € à 0,1952 € par kilowattheure, soit un passage de 33,70 € à 29,98 € le mégawattheure. D’autre part, le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE), qui avait augmenté de 7,7 % en février 2025, devrait reculer d’environ 2,5 %.

Selon les calculs de la CRE, ces ajustements compenseraient en partie la hausse liée à la TVA sur l’abonnement. En moyenne, l’abonnement coûterait 23 euros de plus par an, mais la facture globale baisserait de 27 euros grâce aux autres baisses tarifaires.

Soit un gain net de 4 euros pour une consommation annuelle de 4 400 kWh. Ce qui ferait passer une facture de 1 050 euros à environ 1 046 euros.

Toutefois, les effets concrets de cette réforme dépendront fortement des habitudes de consommation et des caractéristiques du logement. En moyenne, selon les données de l’ORE et de l’Insee, un Français consomme 2 223 kWh d’électricité par an.

Mais cette moyenne varie fortement selon les situations. Un appartement de 60 m² occupé par deux personnes et entièrement chauffé à l’électricité atteint en moyenne 4 799 kWh.

Pour une maison de 120 m² abritant cinq personnes, on approche plutôt les 12 000 kWh. Autrement dit, les conséquences de la réforme seront très variables d’un foyer à l’autre et seul un examen au cas par cas permettra d’en mesurer réellement l’impact.