Si vous êtes à la retraite ou que vous partez bientôt, connaissez-vous le pourcentage de salaire que vous allez avoir ?
La réforme des retraites, entrée en vigueur progressivement depuis septembre 2023, continue de produire ses effets en 2025. La mesure la plus emblématique est le report de l’âge légal de départ, qui passe progressivement de 62 à 64 ans, mais connaissez-vous le pourcentage de salaire que vous allez obtenir ?
Retraite : ce qu’il faut savoir sur son fonctionnement
Le relèvement de la retraite s’effectue par paliers. Ainsi, chaque génération née après septembre 1961 voit son âge de départ reculer de quelques mois et les assurés nés en 1968 et après devront attendre 64 ans pour partir à taux plein.
Sauf cas de carrière longue ou d’inaptitude. La durée de cotisation requise augmente également. Et pour bénéficier d’une retraite complète, il faut désormais avoir validé 43 annuités (172 trimestres).
Cette exigence, initialement prévue par la réforme Touraine pour 2035, est avancée à 2027. Ainsi, les actifs nés à partir de 1965 devront ainsi tous justifier de cette durée.
Des mesures compensatoires accompagnent ce durcissement. Le dispositif carrières longues se dit élargi, permettant aux personnes ayant commencé à travailler avant 21 ans de partir plus tôt, parfois dès 58 ans si elles ont cotisé assez longtemps.
Les départs anticipés restent aussi ouverts aux travailleurs handicapés et aux salariés en incapacité. La réforme introduit ainsi d’autres évolutions significatives et le minimum contributif se voit revalorisé.
Ainsi, la pension minimale pour une carrière complète au SMIC atteint environ 1 200 euros brut mensuels. Cette mesure vise à réduire les petites retraites et renforcer la justice sociale.
Des nouveautés en 2025
Pour certaines catégories, notamment les fonctionnaires et les régimes spéciaux, le système se transforme en profondeur. Les nouveaux embauchés dans des entreprises publiques comme la RATP, EDF ou la Banque de France relèvent désormais du régime général. Et de l’Agirc-Arrco pour la retraite complémentaire.
Les salariés déjà en poste conservent leurs droits, mais les règles évoluent progressivement. Enfin, la réforme comporte aussi des mesures pour mieux prendre en compte la pénibilité.
Le compte professionnel de prévention (C2P) est renforcé, avec plus de points attribués dans certaines situations. Et ce, afin de faciliter un départ anticipé ou financer une reconversion.
C’est une question que vous vous êtes sans doute déjà posée, surtout si la retraite approche. Combien toucherez-vous par rapport à votre salaire actuel ? Ce rapport s’appelle le taux de remplacement, un indicateur suivi de près par le Conseil d’orientation des retraites (COR).
Dans son dernier rapport publié le 12 juin, le COR souligne que ce taux tend à diminuer d’une génération à l’autre. Il est passé d’environ 75 % pour un salarié non-cadre né en 1960 à moins de 68 % pour la génération 2000.
Mais cet exemple reste une moyenne, loin de refléter la diversité des situations individuelles. Comme le rappellent les experts du COR, « en règle générale, plus les revenus sont modestes, plus le taux de remplacement est élevé ».
Autrement dit, un salarié non-cadre ou une femme ayant eu deux enfants bénéficiera généralement d’un taux plus élevé qu’un cadre. Autre particularité : dans la fonction publique, les primes ne sont pas prises en compte pour le calcul de la pension.
Retraite : le pourcentage de salaire que vous percevrez
Ainsi, un cadre percevant peu de primes aura un taux de remplacement plus important qu’un fonctionnaire de catégorie B moins bien rémunéré. Mais dont une part importante du salaire repose sur les primes. L’âge auquel vous partez en retraite joue lui aussi un rôle déterminant.
« Pour tous les profils, reporter le départ au-delà de l’âge minimum augmente mécaniquement le taux de remplacement », précise le rapport. Mais concrètement, à quoi s’attendre ?
Un non-cadre né en 1963 qui prend sa retraite dès l’âge légal (62 ans et 9 mois) percevra en moyenne 75,2 % de son dernier salaire. S’il attend l’âge de l’annulation de la décote (67 ans), ce taux grimpe à 87,2 %.
En revanche, un non-cadre ayant connu des périodes de chômage ne touchera que 63,4 % s’il part à 67 ans. Contre un maximum de 91,9 % pour une femme non-cadre mère de deux enfants.
Pour un cadre du privé travaillant jusqu’à 67 ans, le taux de remplacement atteint seulement 58,8 % de son dernier revenu. Côté fonction publique, là encore, le pourcentage varie fortement selon les profils.
Un fonctionnaire de catégorie B né en 1963 percevra en moyenne 60,2 % de son dernier salaire s’il prend sa retraite à 62 ans et 9 mois. En travaillant jusqu’à 67 ans, il pourra atteindre 72,1 %.
Les primes influencent également fortement le calcul. Un fonctionnaire de catégorie A percevant peu de primes (15 % de son salaire) bénéficiera d’un taux de remplacement de 81,4 % en partant à 67 ans. Contre seulement 51,4 % pour celui dont 44 % du revenu est constitué de primes.