Retraite : ces milliers de Français qui ont oublié de réclamer leur pension

Si vous êtes à la retraite et que vous avez exercé une profession libérale pendant quelques années, avez-vous réclamé votre pension ?

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, le système de retraite en France a connu plusieurs évolutions notables. Si vous avez exercé une profession libérale, n’oubliez pas de réclamer votre pension.

Retraite : des pensions revalorisées depuis le mois de janvier 2025

Une revalorisation des pensions de +2,2 % est entrée en vigueur dès janvier, bien au-delà des 0,8 % initialement prévus. Cette hausse a fait l’objet d’une décision en réponse à une inflation persistante, affectant particulièrement les retraités aux revenus modestes.

Une seconde augmentation, spécifiquement destinée aux petites pensions inférieures au SMIC, se voit également programmée pour le mois de juillet. Parallèlement, l’âge légal de départ en retraite poursuit son relèvement progressif.

Il passe de 62 à 64 ans selon l’année de naissance, avec une application par paliers. Pour obtenir une retraite à taux plein, les actifs devront désormais justifier de 172 trimestres de cotisation, soit 43 années complètes.

Une mesure qui sera pleinement en vigueur dès 2027. Une réforme plus structurelle est également en cours avec l’introduction progressive d’un régime universel par points, destiné aux générations nées après 1975.

Ce nouveau système repose sur un principe simple : chaque euro cotisé génère des points, qui seront ensuite convertis en pension. Les droits acquis dans les régimes actuels seront intégrés à ce nouveau dispositif, afin d’assurer une transition en douceur.

Par ailleurs, les régimes spéciaux évoluent eux aussi. Les nouveaux entrants dans les grandes entreprises publiques comme la RATP ou les Industries Électriques et Gazières se voient désormais affiliés au régime général.

Des suppressions et des améliorations

Ce qui supprime progressivement certains avantages particuliers et suscite des oppositions syndicales. Des mesures spécifiques ont été mises en place pour faciliter la fin de carrière des seniors.

Le Contrat de Valorisation de l’Expérience (CVE) accompagne les chômeurs de plus de 60 ans. En leur permettant de cumuler emploi et retraite de manière progressive.

La retraite progressive elle-même se voit étendue. Dès 60 ans et sous certaines conditions de cotisation, il est désormais possible de réduire son activité tout en touchant une partie de sa pension.

De plus, les règles du cumul emploi-retraite ont fait l’objet d’assouplissements, avec un plafond rehaussé à 160 % du SMIC. Sur le plan budgétaire, ces mesures représentent un coût significatif.

L’État a renoncé à un gel des pensions, une décision qui pèse environ 3 milliards d’euros sur les finances publiques. Le débat reste vif, car certains responsables politiques et syndicats réclament une abrogation de la réforme ou un retour à l’âge de départ à 62 ans.

Si vous avez exercé une activité en profession libérale durant quelques années avant de revenir vers un emploi salarié ou la fonction publique, il se pourrait bien qu’une partie de votre retraite vous échappe. Et cela concerne bon nombre de métiers.

Retraite : si vous exercez une profession libérale, réclamez votre dû

Architectes, experts automobiles, moniteurs de ski, ostéopathes, psychologues, diététiciens, guides conférenciers… Autant de métiers affiliés à la Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse (Cipav), un régime qui verse aujourd’hui une pension à plus de 200 000 retraités.

On y compte également près de 300 000 auto-entrepreneurs et 200 000 professions libérales relevant du droit commun. À cela s’ajoutent environ 600 000 anciens assurés radiés — ceux qui n’ont plus d’activité libérale, mais n’ont pas encore fait valoir leurs droits —.

Le problème, c’est que bon nombre de ces ex-affiliés oublient tout simplement de demander cette retraite. Si ceux qui ont cotisé de longues années à la Cipav n’omettent pas de liquider leur pension, ce n’est pas le cas de ceux qui n’ont exercé que brièvement en libéral.

Certains négligent souvent de réclamer leurs droits auprès de régimes où leur période d’affiliation fut courte. Le phénomène touche aussi des régimes comme l’Ircantec, qui gère la retraite complémentaire des contractuels du public.

Depuis 2018, une demande unique en ligne permet de liquider ses droits dans tous les régimes. Mais avant cette date, ce dispositif n’existait pas. Résultat : des milliers d’anciens affiliés passent à côté de cette retraite.

« Pour les générations 1949, 1950 et 1954, nous avons identifié un reliquat d’environ 1 500 assurés n’ayant pas demandé leur retraite, sur 40 000 dossiers traités par an », précise François Clouet.

Pour réduire ce stock de pensions non réclamées, la Cipav a lancé une vaste campagne de sensibilisation, plus de 1 000 mails et 1 200 courriers ont ainsi déjà fait l’objet d’un envoi.

Ils ont été envoyés aux anciens affiliés des générations concernées. Cela les incite à engager la démarche en ligne ou à contacter directement la caisse pour un accompagnement personnalisé.