“On nous force à payer” : la colère des anti compteur Linky monte encore d’un cran

Le compteur Linky fait de nombreux adeptes, mais certains Français continuent de clamer haut et fort qu'ils ne l'installeront pas.

Le compteur Linky, mis en place progressivement depuis 2015 par Enedis, apporte une série d’avantages concrets pour les particuliers comme pour le gestionnaire du réseau électrique. Cependant, certains Français s’y opposent encore…

Compteur Linky : de nombreux avantages

Contrairement aux anciens compteurs, il permet un relevé automatique de la consommation. Ce qui signifie que les factures sont désormais établies sur la base des données réelles, sans estimation ni besoin de rendez-vous avec un technicien.

Cela simplifie grandement la vie des usagers et réduit les risques d’erreurs de facturation. Un autre atout important réside dans la possibilité de suivre sa consommation quasiment en temps réel.

Grâce à l’espace client Enedis ou à certaines applications compatibles, les utilisateurs peuvent consulter leur consommation quotidienne ou horaire. Cette visibilité accrue permet de mieux comprendre ses habitudes énergétiques.

Et d’adopter des gestes plus économes, avec à la clé de potentielles économies sur la facture d’électricité. Par ailleurs, le compteur Linky facilite de nombreuses interventions à distance.

Que ce soit pour une mise en service, un changement de puissance souscrite ou même le diagnostic d’une panne, Enedis peut agir sans envoyer de technicien sur place. Ce qui réduit les délais et les coûts d’intervention.

En cas de problème, les analyses sont plus précises et plus rapides, ce qui améliore la qualité du service rendu. En matière de données, Linky offre également des garanties. Les informations recueillies se voient cryptées.

Des Français encore réfractaires

Elles ne peuvent être utilisées que si le consommateur donne son accord explicite. Contrairement à certaines idées reçues, ces données ne sont ni revendues ni utilisées sans consentement.

Enfin, le compteur Linky s’inscrit dans une logique de transition énergétique. Il joue un rôle clé dans l’intégration des énergies renouvelables comme le solaire ou l’éolien.

En permettant une gestion plus fine du réseau et une adaptation aux variations de production. Il est aussi un levier important pour le développement de nouvelles pratiques comme l’autoconsommation ou les offres d’électricité à tarification dynamique.

En somme, Linky constitue un outil moderne et utile qui aide à mieux maîtriser sa consommation d’énergie tout en rendant le réseau électrique plus souple, plus réactif et plus adapté aux enjeux écologiques. Mais les critiques fusent et certains refusent son installation.

À ce jour, environ 1,7 million de Français n’ont toujours pas cédé au compteur Linky. Mais depuis le 1er août, leur résistance a un prix : une surtaxe vient alourdir leur facture d’électricité.

Pourquoi certains s’opposent à installer le compteur Linky ?

Les journalistes du JT de TF1 ont rencontré Youen, l’un de ces réfractaires. À compter de ce mois d’août, sa facture grimpera de 6,48 euros supplémentaires chaque mois.

En cause : une pénalité imposée par Enedis à ceux qui refusent encore l’installation du boîtier vert, lancé il y a plus de dix ans. Malgré les nombreuses relances, Youen campe sur ses positions et refuse d’abandonner son ancien compteur.

Un droit qu’il assume, même s’il en paiera désormais le prix. « Au début, on nous parlait de liberté de choix. Aujourd’hui, ce n’est plus un choix, c’est devenu une contrainte financière », dénonce-t-il, dans le reportage diffusé dans le journal de 20h de TF1.

Une mesure annoncée de longue date Enedis assure pourtant que les usagers concernés se voient prévenus depuis des mois. « Depuis mars 2025, plusieurs notifications ont fait l’objet d’un mail, par téléphone et par courrier recommandé », indique le gestionnaire du réseau électrique.

Selon l’entreprise, cette surtaxe vise à compenser les frais engendrés par les anciens compteurs. Notamment le déplacement des agents, évitable avec Linky qui permet une gestion à distance.

Pour Myriam Maestroni, experte en énergie et présidente du think tank E5T, ce rejet s’explique en partie par un déficit d’information. « Les bénéfices pour le client ont été mal expliqués », a-t-elle expliqué.

« Et comme les obligations se multiplient, les gens se disent : encore une injonction de plus », a-t-elle ajouté. Malgré les efforts d’Enedis, certains restent donc opposés à ce qu’elle perçoit comme une contrainte imposée, plus qu’un progrès technologique.