Bénéficier des allocations chômage, oui, mais sous certaines conditions. En 2026, les règles pourraient encore plus se durcir en France.
En 2025, les allocations chômage en France évoluent profondément avec une réforme pensée pour s’appliquer progressivement jusqu’en 2028. Et l’année 2026 devrait d’ailleurs être riche en changement.
Une réforme des allocations chômage
L’objectif affiché est double. Mieux adapter l’indemnisation aux parcours professionnels des allocations chômage, tout en maîtrisant les dépenses publiques.
D’ici à 2028, certains changements ciblés sont entrés en vigueur. Comme la reconnaissance de droits pour les personnes qui ont travaillé en détention. Ou la prolongation du système de bonus-malus sur les contrats courts afin de décourager le recours aux CDD.
Mais c’est surtout depuis avril que les modifications majeures touchent les demandeurs d’emploi. Désormais, l’indemnisation est calculée sur une base de 30 jours fixes par mois.
Ce qui réduit mécaniquement le nombre de jours indemnisés sur l’année. Les travailleurs saisonniers bénéficient de règles assouplies : il leur suffit de justifier de cinq mois d’activité sur les deux dernières années pour ouvrir des droits.
Avec une durée minimale d’indemnisation également fixée à cinq mois. La réforme introduit aussi des mesures spécifiques pour les seniors.
Les périodes de référence se verront allongées. Les durées d’indemnisation maximales mieux adaptées, et surtout, la dégressivité des allocations pour les hauts revenus ne s’applique plus à partir de 55 ans, contre 57 auparavant.
Des changements au 1er janvier 2026
L’âge auquel il est possible de conserver ses droits jusqu’à la retraite suit la réforme des retraites et passe progressivement de 62 à 64 ans. Pour les créateurs ou repreneurs d’entreprise, le cumul entre revenu d’activité et allocation chômage se veut désormais plafonné.
Parallèlement, l’intégration de tous les demandeurs d’emploi et allocataires du RSA dans le dispositif France Travail impose un suivi renforcé. Avec un contrat d’engagement et des sanctions en cas de non-respect des obligations.
Par ailleurs, l’assurance chômage s’apprête à connaître une nouvelle transformation. Le 1ᵉʳ août, le gouvernement a adressé aux partenaires sociaux une « lettre de cadrage ».
Elle ouvre donc officiellement les négociations d’une réforme destinée à durcir les règles d’indemnisation. Derrière cette initiative se trouvent deux priorités affichées par l’exécutif.
Faciliter le retour à l’emploi dans un contexte où de nombreuses entreprises peinent à recruter. Et contribuer au redressement des finances publiques en réduisant le coût du dispositif.
L’objectif chiffré se veut ambitieux : générer entre 2 et 2,5 milliards d’euros d’économies annuelles sur la période 2026-2029. Puis atteindre au moins 4 milliards d’euros par an à partir de 2030.
Une année 2026 de défi pour les allocations chômage
La lettre, signée par le Premier ministre François Bayrou, trace la feuille de route des discussions. Elle fixe ainsi au 15 novembre la date butoir pour parvenir à un accord entre syndicats et patronat.
Le cœur de la réforme repose sur une réduction de la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Le principe retenu est celui d’une modulation en fonction de la conjoncture.
Plus le chômage baisse, plus les droits à indemnisation seraient raccourcis. Dans le même esprit, les conditions d’accès devraient être durcies.
Aujourd’hui, il suffit d’avoir travaillé six mois au cours des vingt-quatre derniers mois – ou des trente-six mois pour les plus de 53 ans – pour prétendre à l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE). La future convention pourrait relever ce seuil à huit, dix voire douze mois.
Et ce, pour réduire mécaniquement le nombre de bénéficiaires. Concrètement, une personne indemnisée pendant dix-huit mois aujourd’hui pourrait ne plus percevoir que douze à quinze mois d’allocation demain.
Derrière ces ajustements, l’exécutif espère inciter à une reprise d’activité rapide. Cette logique suscite une inquiétude du côté des syndicats, qui redoutent ainsi un accroissement de la précarité, pour les chômeurs les fragiles et ceux qui ont du mal à retrouver un job.