Miron Zuckerman, Jordanie Silberman et Judith A. Hall de l’Université de Rochester et de l’Université Northeastern ont mené une méta-analyse (une analyse statistique qui combine les résultats de plusieurs études scientifiques) sur 63 études effectuées depuis 1921 aux Etats-Unis. 53 d’entre elles ont démontré une relation négative entre l’intelligence et la « religiosité » tandis que les 10 autres ont conclu à une corrélation positive.

La religiosité impacte sur l’intelligence

L’intelligence est la capacité à raisonner, à anticiper, à résoudre des problèmes, à penser de façon abstraite, à comprendre des idées complexes, à apprendre rapidement et à tirer des leçons de ses expériences.  La religiosité est définie comme le degré d’implication dans certains ou tous les aspects de la religion. De ce fait, la foi n’est pas compatible avec la capacité de raisonner car elle comprend la croyance en des agents surnaturels, qui implique des engagements coûteux comme l’offre de biens en sacrifice pour les satisfaire. De plus, elle annihile les questions existentielles de base comme la mort, car au lieu d’être une source de crainte, elle devient le passage obligé pour accéder au paradis. Une autre des facettes de la religiosité consiste à participer à des rituels communs, comme aller à l’église.

Les personnes athées sont plus intelligentes

Il n’est pas tout à fait clair pourquoi les personnes non-religieuses sont plus intelligentes. L’hypothèse la plus probable est que les croyances religieuses sont jugées irrationnelles, non-vérifiables et donc moins intéressantes pour des personnes intelligentes qui raisonnent mieux, science à l’appui.

Le lien négatif entre l’intelligence et la religiosité est plus observé chez les étudiants.  En effet, l’université tend à les exposer à de nouvelles idées et à d’autres influences. Ces changements résultent souvent de l’exploration de soi qui caractérise l’émergence à l’âge adulte. Selon l’étude, les étudiants ont tendance à perdre leurs croyances ou à devenir plus religieux pendant cette période. Les plus intelligents d’entre eux adoptent l’athéisme pour se démarquer, car seule une intelligence plus élevée peut en effet résister à la pression de la conformité.

Plus tard dans la vie, les personnes plus intelligentes sont plus susceptibles de se marier, et de rester marié, ce qui les rend moins dépendantes à la religion. Les personnes plus intelligentes sont également plus enclins à suivre des études et trouver des emplois de niveau supérieur. Ceci conduit à une plus grande estime de soi et encourage, toujours selon l’étude, le contrôle des croyances personnelles.

Le peur de la mort n’influe pas sur l’athéisme

La crainte de la mort pourrait faire penser à un regain de religiosité pendant la vieillesse. Pourtant, d’après les chercheurs, les personnes intelligentes, même entre 75 à 91 ans, ont conservé des scores de religiosité inférieurs, par rapport à la population générale. Le vieillissement, cependant, est plus susceptible de sensibiliser à la mortalité.

Amen !