Le suicide est un problème social récurrent. Avec la prolifération des réseaux sociaux Live, il est devenu un spectacle morbide où l’on se filme en train de mettre fin à ses jours. Si, dans la pratique, on a tenté de freiner l’automutilation en limitant l’accès aux armes ou aux médicaments, les plateformes en ligne ont aussi décidé de développer des intelligences artificielles afin de la prédire et de l’empêcher. En matière de médecine mentale, la prévention est en effet la solution la plus adaptée.

Les plateformes se mobilisent contre le suicide

Facebook a investi depuis plusieurs années dans le domaine de l’intelligence artificielle, comme l’apprentissage automatique ou encore les réseaux neuronaux, dans le but d’optimiser ses offres auprès de n’importe quel internaute dans le monde. Ce mois-ci, le géant des réseaux sociaux a toutefois reconverti ses outils d’intelligence artificielle dans un but moins mercantile et tout à fait noble : la prévention du suicide.
Évidemment, comme rien n’est réellement désintéressé, il s’agit d’une manœuvre adroite pour mettre fin aux suicides diffusés sur Facebook Live qui lui donne une très mauvaise image.

D’autres sites Web, à l’instar d‘Instagram ou encore Live.me se consacrent à la lutte contre l’automutilation. Mieux, des chercheurs américains, ainsi que le Ministère des Anciens Combattants des États-Unis – le taux de suicide chez les vétérans est extrêmement élevé – sont en train de développer de nouvelles de nouvelles plateformes pilotées par une intelligence artificielle, capable de capter le maximum de données et de signaux pour avertir les tentatives de suicide.

L’apprentissage automatique va permettre de détecter les signaux avant-coureurs du suicide

Pour réussir ce pari, les chercheurs misent sur l’apprentissage automatique des machines afin de prédire à 90 % les tentatives de suicide. Ainsi, sans s’en rendre compte, les données qu’on partage comme le volume des appels, les textes ou encore son emploi du temps sont analysées sous forme d’algorithmes qui permettent de dresser son état mental. En outre, on citera la société Cogito, financée par Darpa, qui teste actuellement une application capable de détecter une dépression rien qu’en écoutant le son de la voix.

A force d’analyser les habitudes, la machine finit par cerner les activités inhabituelles. Un simple rendez-vous manqué ou une absence à une fête familiale peut très bien devenir un signe avant-coureur d’une dépression ou d’un mal-être.

On pourrait hésiter face à cette technologie qui remet en cause le respect de la vie privée. Toutefois, on veut bien faire un effort, notamment si c’est pour la bonne cause !