
Il y a plusieurs types de siestes qui augmentent les risques de mortalité chez les seniors. Il faut faire très attention !
La sieste n’est pas qu’un simple moment de repos. Elle pourrait, chez les adultes d’âge moyen à avancé, refléter un état de santé plus fragile qu’il n’y paraît. C’est ce que suggère une étude récente présentée lors du congrès SLEEP 2025.
Des habitudes mauvaises pour la santé
Cette étude met en lumière des liens entre certaines habitudes de sieste et un risque important de mortalité. Les résultats ne sont pas encore publiés dans une revue scientifique. En revanche, les premières analyses posent déjà question.
Les chercheurs ont décidé de se pencher sur le comportement de 86 565 personnes, âgées en moyenne de 63 ans. Aucun des participants ne travaillait de nuit. Ce qui permettait de se concentrer sur les rythmes de sommeil diurnes sans interférence.
Un actigraphe, un appareil similaire à une montre, a permis de mesurer avec précision les phases de sommeil et d’éveil sur une semaine complète. Les données ont ensuite été croisées avec l’évolution de leur état de santé sur une période allant jusqu’à 11 ans.
La Dr Chenlu Gao, spécialiste des rythmes circadiens à l’Université de Harvard et autrice de l’étude, a révélé : « Il s’agit d’une étude observationnelle. Ce que nous avons trouvé, ce sont donc des associations et non des causes directes ».
Avant d’ajouter aussi : « En clair : on ne peut pas en conclure que c’est la sieste qui a une influence directe sur la santé ou la mortalité. De même, on ne peut pas affirmer que changer sa manière de faire sa sieste pourrait améliorer sa santé ou son risque de mortalité« .
Différents types de sieste
L’experte a précisé : « Il nous faut plus d’études pour mieux comprendre le sujet ». Malgré cette prudence, trois types de siestes apparaissent systématiquement dans les profils à risque. D’abord, la sieste longue, qui a une durée de 24 minutes par jour.
Ensuite, il y a la sieste avec une grande variabilité dans les horaires, sans rythme régulier. Enfin, celles qui sont réalisées entre la fin de matinée et le début de l’après-midi. C’est-à-dire entre 11 h et 15 h. Ces dernières s’associent à une hausse du risque de décès.
La plupart des siestes observées dans l’étude étaient réparties entre le matin et le début de soirée. Un tiers des participants s’assoupissait entre 9 h et 11 h. D’autres préféraient l’heure du déjeuner entre 11 h et 13 h.
Tandis que 14 % optaient pour le début d’après-midi, entre 13 h et 15 h. En fin de journée, entre 15 h et 19 h, une part significative des participants continuait à faire la sieste. Cela a montré un besoin de repos qui pourrait être symptomatique.
Si la sieste en elle-même ne nuit pas à la santé, elle constitue en revanche un bon signal d’alerte. Un sommeil de jour excessif ou désorganisé peut révéler des troubles du sommeil nocturne ou des maladies sous-jacentes.
Plusieurs troubles à surveiller
Ces troubles incluent notamment l’insuffisance cardiaque chronique, les maladies respiratoires comme la BPCO, l’apnée du sommeil ou encore des affections neurologiques telles que le syndrome des jambes sans repos.
Dans le cas de l’insuffisance cardiaque, le cœur peine à pomper efficacement le sang. La nuit devient alors difficile à gérer. La personne ressent des réveils fréquents, des essoufflements et fait des allers-retours aux toilettes.
La BPCO, quant à elle, obstrue les voies respiratoires et diminue l’oxygénation du sang. Elle provoque un sommeil perturbé, avec des micro-réveils. Le même phénomène s’observe dans l’apnée du sommeil.
Ce phénomène interrompt la respiration à répétition durant la nuit. Cela provoque une fatigue tenace au réveil. Le syndrome des jambes sans repos, lui aussi, empêche un sommeil réparateur, avec des mouvements incontrôlés. Ce souci entraîne l’endormissement ou la fragmentation de la nuit.