Ces risques pour votre bébé si vous buvez l'eau du robinet enceinte

Si vous avez l'habitude de boire de l'eau du robinet alors que vous êtes enceinte, voici les risques à connaître pour votre bébé !

Boire de l’eau du robinet pendant la grossesse paraît anodin. Mais sachez que cette habitude peut exposer le fœtus à certains risques liés à la qualité de l’eau. Une étude récente publiée dans la revue Plos Water alerte sur les effets possibles des nitrates.

Le danger de l’eau du robinet

Les nitrates font partie des composants naturellement présents dans l’environnement. En revanche, leur concentration dans l’eau du robinet augmente beaucoup à cause de l’agriculture intensive et de l’élevage.

Ces activités entraînent des infiltrations dans les nappes phréatiques. L’eau distribuée dans de nombreux foyers contient donc des traces, parfois importantes, de nitrates. Le nitrate n’est pas toxique. Ce qui pose problème, c’est sa transformation en nitrites par l’intestin.

C’est une conversion qui peut perturber le transport de l’oxygène dans le sang. En effet, les nitrites favorisent la formation de méthémoglobine. C’est une substance qui limite la capacité du sang à fournir de l’oxygène à l’organisme.

Ce mécanisme devient très préoccupant pour le fœtus, très dépendant de l’oxygène maternel. Aux États-Unis, l’Agence de protection de l’environnement (EPA) fixe le seuil maximal de nitrates dans l’eau du robinet à 10 mg/L.

En France, cette limite atteint 50 mg/L, soit cinq fois plus. Pourtant, selon l’étude menée dans l’Iowa, le danger apparaît bien en dessous de ces valeurs. Les chercheurs ont étudié 357 741 naissances entre 1970 et 1988, en lien avec les niveaux de nitrates relevés dans les réseaux d’eau locaux.

Un danger pour le bébé

Ils ont observé qu’une exposition prénatale à plus de 0,1 mg/L de nitrates dans l’eau du robinet, soit seulement 1 % du seuil autorisé par l’EPA, augmentait le risque d’accouchement prématuré. Une autre observation souligne qu’à partir de 5 mg/L, le risque de faible poids à la naissance devient significatif.

Jason Semprini, auteur principal de l’étude, a révélé : « Nos travaux montrent que la régulation actuelle du taux de nitrates dans l’eau potable ne suffit pas à éviter la transmission de ces substances de la mère au bébé, durant le premier trimestre de grossesse ».

Ces résultats inquiètent. En France, la limite de 50 mg/L a pour but de protéger les populations vulnérables. C’est notamment le cas des nourrissons et des femmes enceintes. En revanche, ce seuil ne prend pas en compte l’exposition très précoce pendant la grossesse.

L’étude ne se limite pas à une simple alerte sur l’eau du robinet. En effet, elle mesure aussi l’impact global de cette exposition sur la santé des bébés.

« Il n’existe pas de niveau sûr d’exposition »

Jason Semprini a expliqué : « Il n’existe pas de niveau sûr d’exposition prénatale aux nitrates. L’impact estimé de l’exposition prénatale aux nitrates reflète 15 % des dommages causés par l’exposition prénatale au tabagisme« .

Avant d’ajouter aussi : « Je ne veux pas minimiser l’importance des efforts visant à prévenir le tabagisme pendant la grossesse… mais je m’interroge : accordons-nous aux nitrates 15 % de l’attention que nous accordons au tabagisme ? ».

L’eau du robinet subit de nombreux contrôles en France. En revanche, cela ne garantit pas l’absence de risques pour les femmes enceintes. Même des niveaux jugés conformes aux normes peuvent déjà poser problème.

C’est surtout le cas pendant les premières semaines, moment où les organes du fœtus se développent. Boire de l’eau filtrée ou choisir de l’eau minérale adaptée à la grossesse peut limiter les risques.

Certains filtres permettent aussi de réduire les nitrates. Avant tout, il vaut mieux s’informer sur la qualité de l’eau locale, disponible auprès de la mairie ou via les services de santé publique.