Certaines comètes sont plus impressionnantes que d'autres. Et cette dernière, venue d'ailleurs, fait quelque chose d'extraordinaire.
Les comètes fascinent l’humanité depuis des millénaires. Ces astres errants, longtemps perçus comme des signes du destin, sont parfois surprenantes et ont un rôle dans le système solaire.
Des comètes venues d’ailleurs
Les comètes sont en réalité des corps célestes composés de glace, de poussière et de roches. Elles sont des vestiges de la formation du Système solaire, il y a plus de 4,5 milliards d’années.
Elles proviennent pour la plupart de régions lointaines comme la ceinture de Kuiper ou le nuage de Oort. Zones glacées situées aux confins du système solaire.
Lorsqu’une comète s’approche du Soleil, la chaleur fait fondre ses glaces. Des jets de gaz et de poussière s’en échappent, formant la chevelure et la queue lumineuse qui la rendent si spectaculaire.
Cette queue, toujours orientée à l’opposé du Soleil, peut s’étendre sur des millions de kilomètres. Les comètes suivent des orbites très allongées.
Certaines, comme Halley, reviennent périodiquement tous les 76 ans. Tandis que d’autres ne croisent la Terre qu’une seule fois avant de repartir dans l’espace interstellaire.
Leur passage est ainsi souvent un événement rare et scruté par les astronomes. Car elles transportent des indices précieux sur les origines du système solaire.
Le système solaire fait une étrange découverte
La comète interstellaire 3I/Atlas, repérée pour la première fois en juillet dernier dans notre Système solaire, continue de fasciner les astronomes. Le 30 octobre, elle atteindra son périhélie, c’est-à-dire le point de son orbite le plus proche du Soleil.
À environ 210 millions de kilomètres de celui-ci. Et depuis son arrivée, les chercheurs ne cessent de lui découvrir des propriétés inattendues.
La dernière en date : selon une équipe de l’université d’Auburn (États-Unis), la comète libère d’importantes quantités d’eau. C’est grâce au télescope Swift de la NASA que cette découverte a été rendue possible.
Dans un article publié dans les Astrophysical Journal Letters, les chercheurs expliquent avoir détecté une lueur ultraviolette caractéristique de l’hydroxyle (OH). Un composé qui résulte de la décomposition de l’eau (H₂O).
Ce signal traduit une perte d’environ 40 kilogrammes d’eau par seconde, soit le débit d’une lance à incendie projetant de la vapeur dans l’espace. Cette activité correspondrait à une origine probable dans le disque épais de la Voie lactée.
Une région située au-dessus et au-dessous du plan galactique, peuplée d’étoiles anciennes. Ces dernières forment donc souvent des objets particulièrement riches en eau, ce qui expliquerait la composition de 3I/Atlas.
Une comète surprenante qui crée la surprise
Mais la véritable surprise, selon les chercheurs, vient du fait que la comète a commencé à libérer de l’eau alors qu’elle se trouvait trois fois plus loin du Soleil que la Terre. Une distance bien trop grande pour que la chaleur solaire fasse fondre la glace en surface.
Cela laisse penser à un processus inédit, peut-être lié au réchauffement de petits grains de glace éjectés du noyau. Elles s’évaporeraient ainsi ensuite sous l’effet du rayonnement solaire.
« Jusqu’ici, chaque comète interstellaire nous a réservé son lot de surprises », souligne Zexi Xing, auteur principal de l’étude. « ‘Oumuamua (découverte en 2017) était sèche, Borisov (en 2019) riche en monoxyde de carbone ».
« Et voilà que 3I/Atlas libère de l’eau à une distance totalement inattendue. Chacune de ces découvertes remet en question nos certitudes sur la formation des planètes et des comètes autour des étoiles », ajoute-t-elle.
En d’autres termes, cette voyageuse venue d’ailleurs nous rappelle donc que les éléments de base de la chimie de la vie — comme l’eau — ne sont pas l’apanage de notre Système solaire. Mais probablement répandus à travers toute la galaxie.
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