Chauffage à 19 °C : vraiment bon pour la planète… mais pour votre santé ?

De nombreuses personnes se demandent si opter pour un chauffage à 19°C généralisé représente un risque pour leur santé !

Le gouvernement et l’ADEME ont choisi le chauffage comme levier principal de sobriété énergétique pour l’hiver. La règle préconisée consiste à maintenir une température intérieure à 19°C, que ce soit dans les entreprises, les bâtiments publics ou les logements privés.

Une température de 19°C recommandée pour le chauffage

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le chauffage à 19°C ne présente pas de danger pour la santé. Les documents officiels précisent : « Les températures intérieures des logements doivent être suffisamment élevées pour protéger les résidents des effets néfastes du froid sur la santé ».

Avant d’ajouter : « Pour les pays au climat tempéré ou plus froid, 18 °C a été proposé comme température intérieure sûre et équilibrée pour protéger la santé des populations générales pendant les saisons froides ».

Cette recommandation repose sur la nécessité d’éviter les expositions prolongées au froid. Elles peuvent se montrer dangereuses, notamment pour les personnes vulnérables. Pour autant, certains médecins suisses expriment des réserves.

En effet, ils notent que le froid entraîne « une tension musculaire accrue en l’absence de mouvement ». Selon le média 20 Minutes, si cette tension « se prolonge, cela peut entraîner des douleurs dorsales et des irritations des tendons, voire des hernies discales ».

Ces effets avec un chauffage froid concernent principalement les personnes restant statiques pendant de longues périodes. Côté Belgique, le dermatologue Dominique Tennstedt précise au site Le Vif : « Il ne faut pas oublier que le cerveau déteste le froid et que celui-ci va automatiquement imposer à la circulation périphérique de se refermer ».

« Les problèmes potentiels ne sont pas les mêmes »

Et de préciser : « Le froid crée un phénomène de vasoconstriction. Il y aura moins de sang qui ira dans la peau, les muqueuses. Ces dernières étant moins irriguées, et ayant du coup moins de globules blancs, elles seront plus sensibles aux infections par exemple ».

Isabelle Legras, contactée par TF1 Info, souligne que « nous manquons d’études sur les conséquences du travail à ces températures« . Secrétaire générale par intérim du Syndicat national des professionnels de la santé au travail (SNPST), elle explique qu’il est « délicat de comparer des personnes en Ehpad qui vont rester essentiellement allongées à des classes de lycéens ».

Pour elle, appliquer un chauffage à 19°C uniformément nécessite de prendre en compte les situations particulières. « Personne ne va en mourir, évidemment », a-t-elle ajouté. Elle a tout de même souligné un point précis.

Elle a révélé : « Mais entre un métier physique où l’on s’active beaucoup et un autre où l’on reste très statique, les problèmes potentiels ne sont pas les mêmes« . La représentante du SNPST rappelle un autre point.

« Les troubles musculo-squelettiques, à l’instar des douleurs dorsales, dépendent des efforts fournis autant que de l’environnement, l’humidité, le froid… », a-t-elle souligné.

« Les muscles n’aiment pas avoir froid »

Elle insiste sur le fait que, parallèlement à ces consignes, « il serait nécessaire d’enjoindre les employeurs à mener une réflexion sur les conditions de travail ». Dans l’hôtellerie, par exemple, les tenues restent souvent réglementées.

« L’idéal serait que les gens puissent s’habiller avec des vêtements chauds, qu’ils puissent avoir le choix de leurs habits de manière générale », a-t-elle précisé. Les personnes qui souffrent de problèmes de circulation périphérique ont particulièrement besoin de cette liberté vestimentaire.

La spécialiste ajoute qu’il est également important de bouger et de faire des pauses pour réchauffer le corps. « Les muscles n’aiment pas avoir froid, et encore moins rester statiques. Il ne faut pas non plus hésiter à aller prendre une boisson chaude », a-t-elle rappelé.

Si le chauffage à 19°C ne représente pas un risque majeur, la vigilance reste de mise. Cette température ne garantit pas une uniformité dans toutes les zones d’une pièce.