Dans le monde du travail, nous passons par diverses émotions inévitables qu’il est important de savoir exprimer.

L’intelligence émotionnelle consiste à gérer nos émotions afin qu’elles nous servent, plutôt qu’à ruiner notre leadership.

Vous avez certainement déjà entendu qu’il fallait se montrer « transparent », « authentique » et « apporter tout votre être au travail ». Ces expressions visent en réalité à vous inciter à exprimer vos sentiments.

Faire preuve d’un bon sens émotionnel n’est pas seulement une question de franchise, même si cela en fait partie. Savoir canaliser ses émotions en milieu de travail est surement l’une des compétences les plus requises pour un leadership puissant.

Dans cette optique, voici comment calibrer et exprimer cinq des émotions les plus courantes que vous êtes susceptibles d’éprouver au travail.

1 – La vulnérabilité

Dans son livre intitulé The Advantage, paru en 2012, Patrick Lencioni affirme que les bons leaders montrent leur vulnérabilité en utilisant des expressions telles que « J’ai foiré », « J’ai besoin d’aide » et « Votre idée est meilleure que la mienne ».

Attention toutefois, la frontière est mince entre partager vos lacunes, et réduire votre leadership. Par exemple, si vous dites à un collègue que vous avez été pris en tant que conférencier parce que vous voulez travailler vos capacités orales en public – et que vous avez toujours souffert du trac -, vous partagez une vulnérabilité qui renforce, plutôt que mine votre leadership.

Par contre, si vous vous levez en public pour faire un discours, tout en vous excusant de ne pas vous sentir à l’aise, cela réduit vos capacités de leadership, et diminue les attentes à votre égard.

2 – L’empathie

Montrer de l’empathie vous permet de vous rapprocher des gens qui vous entourent, mais il arrive parfois qu’on aille trop loin. Il y a des moments où trop d’empathie peut réellement affaiblir votre capacité à diriger.

Supposons qu’un membre de votre équipe traverse une crise personnelle, et qu’il ait été aperçu dans le bar du coin en train de boire lourdement. La meilleure forme d’empathie est de l’aider à résoudre le problème, sans lui donner la latitude de poursuivre son comportement.

Parlez-lui en privé, et proposez-lui de le mettre en relation avec les conseils et le soutien offerts par le service des ressources humaines de votre entreprise. Rendez-vous disponible pour une conversation en tête-à-tête.

Toutefois, si sa conduite destructrice persiste, vous devrez peut-être le sanctionner, voire le virer. C’est une chose d’éprouver de l’empathie pour les membres de votre équipe, mais c’en est une autre de compromettre votre leadership ou d’encourager tacitement une culture du travail toxique. Il faut de l’intelligence émotionnelle pour essayer de comprendre le point de vue de quelqu’un, sans l’adopter soi-même.

3 – La joie

Beaucoup d’entreprises essaient de créer un environnement de travail heureux, en mettant en place de la nourriture gratuite, des jeux ou des rituels amusants pour se défouler.

Mais certaines de ces expériences peuvent créer une sorte de joie « étourdissante », qui conduit à une ambiance de fête constante, dominée par des personnes extraverties qui ne se concentrent pas assez sur leur travail. Trop d’activités bruyantes distraient et dérangent les gens qui tentent de faire avancer les choses.

La meilleure façon de cultiver et d’exprimer votre joie au bureau consiste à simplement partager votre enthousiasme à travailler en équipe. Soulignez le plaisir que procure une bonne collaboration. Cette joie est contagieuse, parce qu’elle instille un sentiment de finalité, de dévouement et d’épanouissement.

4 – La colère

La colère émane de la frustration, de l’anxiété et du conflit, mais hurler et crier ne sont jamais la solution. La première étape pour canaliser votre colère de manière intelligente consiste simplement à prendre du recul, et à vous demander si la situation justifie de tels sentiments négatifs. Si ce n’est pas le cas, évacuez votre courroux.

Cela signifie vous retirer temporairement de la source de votre irritation, afin que vous puissiez y voir un peu plus clair. Une fois que vous avez fait cela, trouvez les mots qui permettent d’exprimer vos préoccupations de façon ferme, mais pas agressive. Évitez un langage accusatoire, et concentrez-vous sur la solution plutôt que sur le problème. En fait, il est normal de se mettre en colère au travail de temps en temps, mais s’emporter n’aide jamais.

5 – La peur

La peur est une autre émotion inévitable que vous rencontrerez au travail, généralement en raison de situations interpersonnelles difficiles. Peut-être que vous avez peur de demander à votre patron une promotion, ou de faire pression sur un client pour un marché. Alors vous hésitez, et décidez de ne pas aborder du tout ce sujet délicat.

La meilleure approche consiste à reconnaître votre anxiété, et que vous allez vous sentir mal à l’aise, mais qu’il y a d’autres aspects de la situation qui méritent d’être pris en compte : le résultat souhaité, par exemple, ou les faits positifs de votre côté.

Lorsque votre peur provient d’affronter votre hiérarchie, souvenez-vous que le titre et le rang ne définissent pas le leadership. Plus vous parlez et faites preuve de confiance face à une autorité, plus vous serez en mesure d’exprimer vos idées malgré une nervosité sous-jacente.