En 2008, un développeur anonyme dissimulé derrière le nom de Satoshi Nakamoto créait le Bitcoin, cette fameuse monnaie virtuelle dont on ne savait pas si elle tiendrait la distance. « Simple bulle spéculative », disaient déjà les sceptiques. Et pourtant, dix ans plus tard, non seulement la devise cryptographique a vu sa valeur grimper en flèche (de janvier à décembre 2017, le cours du Bitcoin est passée de 800 $ à un record de 19 783 $), mais d’autres crypto monnaies et plateformes transactionnelles ont depuis repris et considérablement amélioré l’idée. De Ripple à Ethereum jusqu’au dernier né Cardano, nous faisons le point sur le marché des crypto-monnaies qu’on disait peu fiable et éphémère et qui s’est pourtant fait une place estimée a environ 700 milliards de $ sur les marchés financiers.

Un scepticisme de courte durée

Le groupe bancaire britannique JP Morgan, pourtant parmi les nombreux organismes à exprimer ses doutes sur la viabilité de ces monnaies que son PDG Jamie Dimon décrivait comme « frauduleuses » et ses acheteurs comme des « idiots », a récemment revu ses positions, acceptant dans une déclaration publique de février 2018 que le système en chaine de bloc qui alimente ces crypto-devises était conducteur d’innovation et de nouvelles idées, même si celles-ci n’arrivaient pas toujours à terme, d’où la volatilité des monnaies cryptographiques.

La chaine de blocs

Le code open-source qui forme l’arrière-plan des devises telles que Bitcoin, Ethereum ou Ripple est dit en chaine de blocs. Chaque bloc (ou transaction) transite par un nœud, lequel correspond à un mineur qui met son potentiel informatique à la disposition du réseau et vérifie ainsi les transactions des nœuds précédents. Si le principe supprime virtuellement le risque de fraude et d’erreur, il est aussi hermétique à l’influence des gouvernements ou autres organismes de supervision. Un problème que les nouvelles générations de crypto-devises se proposent de résoudre, comme c’est le cas de Cardano.

Avantages, progrès et applications

À l’heure d’aujourd’hui, la technologie en question a d’ores et déjà permis d’accélérer les transactions internationales et d’en améliorer la sécurité et la confidentialité. C’est ce principal avantage qui pousse de nombreux organismes bancaires et financiers à tirer parti de ce nouvel allié pour proposer à leurs clients des transferts de fonds fiables et rapides ou des transactions directes de portefeuille à portefeuille, comme le fait la nouvelle appli financière StellarX. Le système incite aussi d’autres secteurs industriels à innover, comme c’est le cas de Renault et EDF qui travaillent ensemble à un projet de mobilité électrique utilisant aussi la chaine de blocs.

La prochaine génération

Contrairement au Bitcoin qui a longtemps eu la réputation d’alimenter les réseaux criminels, le Cardano veut sa devise transparente et hautement sécurisée. Comme l’Ethereum avec qui elle partage son PDG, la plateforme transforme le principe du minage lancé par Bitcoin en un système de rémunération basé sur la preuve d’enjeu (proof-of-stake). En revanche, sa devise, l’Ada qui se veut monnaie d’échange de contrats intelligents et d’applications décentralisées, bénéficie non seulement de la contribution de développeurs et de financiers tels que Charles Hoskinson, mais aussi de scientifiques et de politiques dont l’objectif et de travailler en toute légalité et dans le respect des règles des marchés. Beaucoup plus crédible, le résultat pourrait bien être une nouvelle génération de cryptomonnaies débarrassée de la volatilité de ses ancêtres et conçue pour durer.

Une entreprise russe a ouvert la plus grande ferme de cryptomonnaie du pays

La plus grande ferme de cryptomonnaie de Russie a été inaugurée à Kirichi, ce 20 août, par une entreprise privée. Installée dans un ancien laboratoire d’engrais, cette unité de production baptisée Kriptoiounivers à nécessité un investissement de 7,4 millions de dollars. Elle va produire des bitcoins d’une puissance de 20 mégawatts, des litecoins et proposer également des services de minage. Cette ouverture intervient alors que les autorités russes étudient actuellement une loi visant à encadrer les monnaies virtuelles.

Le bitcoin, pas aussi désastreux que ça pour l’environnement

L’impact du bitcoin sur l’environnement est un sujet très sensible. Certains observateurs ont même affirmé que la star des cryptomonnaies consommait plus d’électricité que toute l’Irlande. Katrina Kelly-Pitou, une chercheuse de l’Université de Pittsburgh, relativise. Elle estime qu’un développement à grande échelle encourage à trouver des solutions énergétiques pour maîtriser les coûts. Ensuite, la majorité actuelle des mineurs a recours aux énergies renouvelables. Enfin, la facture énergétique des banques est nettement plus lourde.