En 2025, le démarchage téléphonique demeure un sujet de taille. Mais alors, qui sont ceux qui se cachent derrière les 06 et 07 ?
En 2025, le démarchage téléphonique en France reste un sujet sensible qui alimente autant la frustration des particuliers que les débats législatifs. Malgré un encadrement renforcé ces dernières années, les appels commerciaux non sollicités continuent de perturber le quotidien de nombreux Français.
Démarchage téléphonique : un problème qui persiste
Depuis la mise en place de Bloctel en 2016 — le service gratuit d’opposition au démarchage — les pouvoirs publics ont tenté de mieux protéger les consommateurs face au démarchage téléphonique. Mais dans les faits, l’efficacité du dispositif est souvent jugée insuffisante.
De nombreuses entreprises, parfois basées à l’étranger ou peu scrupuleuses, contournent les règles ou ne les respectent pas. Ils multiplient les appels, parfois agressifs, voire frauduleux.
Pour lutter contre ces abus, la réglementation a encore été durcie en mars 2023. Avec une nouvelle loi interdisant le démarchage téléphonique dans le secteur de la rénovation énergétique, particulièrement visé par les arnaques.
Les professionnels risquent désormais des amendes allant jusqu’à 375 000 euros en cas de non-respect. Le cadre légal a aussi précisé les plages horaires autorisées pour appeler les particuliers.
Du lundi au vendredi de 10h à 13h, puis de 14h à 20h. Le démarchage est donc interdit le week-end et les jours fériés et en 2025, le numéro d’appel utilisé par les démarcheurs doit être clairement identifiable, et les consommateurs doivent pouvoir refuser l’appel facilement.
Les entreprises se disent aussi également tenues de respecter un délai de non-rappel de 60 jours en cas de refus explicite. Malgré tout, le sentiment de se dire harcelé par téléphone reste largement partagé.
Des fraudes nombreuses et avérées
Les fraudes se sont déplacées vers d’autres secteurs (assurances, CPF, travaux…). Et les arnaques se modernisent, utilisant parfois l’intelligence artificielle pour imiter des voix humaines.
Face à cela, des associations de consommateurs réclament la fin pure et simple du démarchage téléphonique. Ils estiment que les sanctions actuelles ne suffisent pas à dissuader les pratiques abusives.
En parallèle, les éditeurs d’applications et les opérateurs mobiles développent des solutions techniques pour bloquer ou filtrer ces appels indésirables. Et dernièrement, les fraudeurs utilisent des numéros en apparence classiques, débutant par 06 ou 07, pour inspirer confiance.
Ces numéros, qui ressemblent à ceux de particuliers ou de professionnels légitimes, se voient parfois générés via des app comme OnOff. Celle-ci permet d’obtenir un second numéro sans carte SIM supplémentaire.
Une fonction bien utile pour les usages personnels ou professionnels… mais qui a aussi séduit les escrocs. Ces derniers, souvent situés à l’étranger, s’en servent pour masquer leurs véritables intentions.
Démarchage téléphonique : une nouvelle méthode de fraude
Les numéros issus d’OnOff sont pourtant reconnaissables. Ils commencent systématiquement par les mêmes suites, comme 06 44 66, 06 44 67, 06 44 68, 06 44 69, 07 56 8 ou 07 56 9.
Bien sûr, tous les appels provenant de ces numéros ne sont pas malveillants, mais une vigilance accrue se veut recommandée. Autre source de confusion : les appels ou SMS envoyés depuis des numéros en 09 37, 09 38 ou 09 39.
Ces indicatifs peuvent aussi bien se voir utilisés par des entreprises légitimes — pour des notifications de livraison, par exemple — que par des arnaqueurs. Cette zone grise rend leur identification d’autant plus difficile.
Face à la prolifération des abus, une proposition de loi visant à interdire certains démarchages téléphoniques se voit actuellement examinée au Parlement. Objectif : mettre fin aux appels indésirables promettant de fausses aides de l’État.
Mais aussi des changements d’opérateur ou une activation frauduleuse du Compte personnel de formation (CPF). En attendant, les consommateurs peuvent s’inscrire gratuitement sur la liste Bloctel.
Ce dernier permet ainsi de limiter le démarchage commercial. Bloctel permet également de signaler les appels abusifs, mais la méthode reste encore insuffisante face à l’ampleur du phénomène.