Est-ce la fin des IPTV illégaux ? Récemment, deux moteurs de recherches ont réussi à interdire l'accès à des sites de streaming illégaux.
L’IPTV est en soi une technologie légale. Elle devient problématique lorsqu’elle est utilisée pour proposer, sans autorisation, des abonnements qui donnent accès à des centaines de chaînes payantes.
IPTV : un phénomène grandissant en France
En France, les IPTV donnent accès à des matchs ou à des films pour seulement quelques euros par mois. Ce phénomène connaît un succès grandissant en France, porté par la flambée des prix des droits sportifs, en particulier pour le football.
Et par l’appétit d’un public séduit par des offres illimitées à bas coût. Derrière cette attractivité, les risques sont nombreux, car sur le plan juridique, les diffuseurs et ayants droit obtiennent régulièrement des décisions de justice pour faire bloquer les sites.
Et aussi fermer les serveurs. Les fournisseurs d’IPTV pirates s’exposent à de lourdes sanctions, mais les utilisateurs ne sont pas totalement à l’abri, puisqu’ils participent à la consommation de contenus illicites.
À cela s’ajoutent des dangers plus concrets. Logiciels non sécurisés, boîtiers modifiés, fuites de données personnelles, voire installation de malwares.
Les abonnés découvrent aussi qu’en cas de problème, aucune garantie ni service après-vente n’existent. Ce qui rend l’économie réalisée beaucoup moins intéressante qu’il n’y paraît.
Face à ce marché parallèle, les opérateurs et les plateformes légales multiplient leurs efforts. Pour rendre leurs offres plus attractives et contrer la piraterie.
Deux sites interdisent l’accès à ces sites de streaming
Mais pour l’utilisateur, le dilemme reste clair. Economiser sur un abonnement illégal au risque de perdre en sécurité et d’enfreindre la loi, ou privilégier les services officiels qui garantissent fiabilité et protection.
La Ligue de football professionnel (LFP) vient de remporter une victoire importante. Dans sa lutte contre le piratage des compétitions françaises. Le tribunal judiciaire de Paris lui a accordé le droit d’agir de manière préventive.
Et ce, contre les sites diffusant illégalement la Ligue 1 et la Ligue 2, a annoncé l’instance ce lundi. Concrètement, le président du tribunal a ordonné le déréférencement sur Google et Bing de plateformes de streaming pirate.
Afin qu’elles n’apparaissent plus dans les résultats de recherche. Ce dispositif concerne également les sites d’IPTV illégaux. Qui proposent à bas prix des contenus protégés en contournant les diffuseurs officiels.
La LFP a précisé qu’elle saisirait l’Arcom pour étendre ces mesures à d’autres services frauduleux identifiés au cours de la saison. En juillet déjà, la Ligue avait obtenu le blocage de plusieurs sites de streaming.
Dans le contexte d’une crise durable des droits TV, cette décision intervient ainsi dans un climat tendu autour des droits télévisés du football français. Fragilisés depuis plusieurs années par des échecs successifs avec les diffuseurs traditionnels.
IPTV : la guerre est déclarée
Pour reprendre la main, la filiale commerciale de la Ligue, LFP Media, a ainsi lancé en août sa propre plateforme : Ligue 1+. Un mois seulement après son lancement, le service revendique déjà plus d’un million d’abonnés.
Un succès que la Ligue attribue donc à « l’attachement du public au championnat et aux clubs français ». Mais aussi à une stratégie tarifaire agressive.
L’abonnement annuel est ainsi proposé à 14,99 € par mois, avec une offre promotionnelle de 9,99 € pour les trois premiers mois. Selon LFP Media, 72 % des abonnés actuels se sont engagés pour toute la saison.
Au micro de RMC, le président du RC Lens, Joseph Oughourlian, a dévoilé les objectifs de la Ligue avec cette nouvelle offre. L’idée est d’atteindre entre 2 et 2,5 millions d’abonnés d’ici à la troisième saison.
Avec une hausse progressive du prix de l’abonnement autour de 19 € par mois. De tels chiffres permettraient de générer 300 à 350 millions d’euros de revenus pour les clubs.
« À quelle échéance ? Saison 3 », a-t-il précisé, tout en reconnaissant l’incertitude du marché. En durcissant la lutte contre le piratage tout en misant sur son propre service de diffusion, la LFP espère sécuriser à la fois ses revenus et l’avenir financier des clubs français.