Dans un hors-série publié le jeudi 12 avril, la revue 60 millions de consommateurs épingle « les aliments qui empoisonnent ».

Le magazine de l’Institut national de la consommation a examiné marque par marque plus d’une centaine de produits alimentaires très présents dans les grandes surfaces, afin d’y déceler les sucres, additifs, graisses, pesticides et nitrites qui y sont soigneusement dissimulés. Une enquête qui a abouti à une évidence : « les consommateurs sont bernés ».

Le premier mis en cause est le sucre. Par exemple, une bouteille de Ketchup Heinz de 700 grammes contient en réalité huit tomates et 22 morceaux de sucre. De ce fait, 20 g de sauce tomate renferment autant de sucre que deux petits-beurre de la marque Lu ! Et 60 millions de préciser : «  80 % du sel absorbé par les Français proviennent des aliments transformés. 70 % des sucres sont ajoutés ou cachés »

Concernant les pesticides, la publication conseille de privilégier les fruits et les légumes bio, ou à défaut, de bien éplucher ou brosser les fruits et les légumes conventionnels, et de vérifier leur provenance. En effet, « un passage sous l’eau ne suffit pas ». La preuve, un petit tour au rayon des fruits et légumes a permis de découvrir pas moins de dix pesticides sur des pommes et des raisins.

La revue tire également la sonnette d’alarme sur « le mécanisme pernicieux » du « trop de fer ». Cette substance, à un niveau très élevé dans la viande rouge, est susceptible de provoquer des cancers, surtout du sein chez les femmes. Elle conseille de se limiter à 500 g de viande rouge par semaine – 70 g par jour –, et une quantité moindre pour les femmes de plus de 50 ans.

Quant aux céréales pour enfants, le magazine dénonce sans ambages des « bombes de graisse », se référant aux graisses tapies dans les produits Kelloggs’s comme Trésor et Extra Fruits. Des composants que l’on retrouve avec surprise des pâtes feuilletées aux barres de céréales, en passant par… les poêlées de légumes de Bonduelle ou Picard.

Les yaourts sont les aliments inattendus de cette liste noire, malgré l’interdiction d’ajout d’additifs stipulé par le décret n° 88-1203 du 30 décembre 1988 relatif aux laits fermentés et au yaourt. Les grands fabricants ont trouvé la parade en usant de substances chimiques comme de l’amidon modifié, de l’épaississant et des colorants pour leurs yaourts aux fruits.

Par exemple, douze additifs ont été trouvés dans un yaourt aux fruits Yoplait, neuf dans un Carrefour et sept dans un Taillefine. 60 millions se désole : « Le mélange de fruits sert en somme de cheval de Troie pour contourner la loi, un subterfuge qui dénature un produit simple et bon pour la santé ». 

La vignette Nutri-Score mise en place en 2017 par le ministère de la Santé permet aux consommateurs de s’informer de la qualité diététique d’un produit, grâce à des échelles de couleurs et les lettres A, B, C, D, et E. Toutefois, il semble qu’elle présente « quelques lacunes ».