Le port de masque est-il dangereux pour la conduite ?

Dans un climat de crise sanitaire mondiale due au coronavirus, le port de masque chirurgical, de type N95 ou en tissu figure parmi les mesures prises pour enrayer la propagation du virus. Obligatoire dans les lieux publics, il est recommandé en voiture surtout si l’on y est à plusieurs. Vu que le masque provoque certaines gênes au quotidien, la question de l’incidence du port de masque au volant sur la sécurité routière se pose alors. Est-il dangereux de porter un masque quand on est au volant ? Nous nous proposons d’y apporter un éclaircissement.

Les dangers que pourraient représenter le masque pour la conduite

L’intérêt du masque est d’empêcher les microparticules, porteuses d’éventuels agents pathogènes, de s’éparpiller et d’atteindre les personnes qui nous entourent lorsque nous parlons, toussons, éternuons et même respirons. Si l’on est donc en voiture seul, il n’est nul besoin de mettre un masque. Toutefois s’il y a des passagers, l’exiguïté et la proximité exigent la prise de précaution. Conduire avec un masque peut cependant se révéler assez pénible et potentiellement dangereux. Voici pourquoi.

Le masque peut réduire la visibilité

Lors d’une conduite, il est important d’avoir la meilleure visibilité possible afin d’éviter tout accident. Mais porter un masque peut la restreindre considérablement s’il n’est pas correctement positionné. De fait, le masque peut remonter jusqu’à la paupière inférieure et perturber le champ de vision du conducteur.

Porter un masque présente également un inconvénient de taille pour les personnes ayant des lunettes : la formation de buée due à un phénomène de condensation. L’air chaud et humide provenant de la respiration remonte et entre en contact avec les verres froides d’où l’apparition de buée. Inutile de préciser l’effet néfaste que cela a sur la visibilité surtout si l’on est au volant.

Le mauvais positionnement et la buée sur les lunettes réduisent également l’attention du conducteur. En effet, il se retrouve dans l’obligation constante de corriger la place de son masque ou d’effacer ses lunettes. Or, l’irréparable peut se produire pendant ce court laps de temps où son attention est détournée de sa conduite.

Le port de masque peut conduire à l’hypoxie

L’hypoxie est la baisse du taux d’oxygène présent dans le sang. Elle peut avoir plusieurs facteurs, mais lorsque l’on porte un masque, surtout de type N95, l’hypoxie cérébrale survient suite à une hypoventilation.

D’après certains scientifiques, porter un masque de type N95 pendant une durée prolongée peut réduire jusqu’à 20 % l’oxygénation du sang. Les effets en sont multiples : maux de tête, étourdissement voire même l’évanouissement.

Certaines catégories de personnes y sont plus sensibles : les seniors et ceux ayant des maladies pulmonaires tels que l’emphysème et le cancer. Il va sans dire que ces effets secondaires peuvent handicaper le conducteur et aboutir à des accidents plus ou moins graves, à l’instar de cet automobiliste américain qui a perdu conscience au volant à cause de son masque en avril 2020.

Port de masque au volant : les bons gestes à adopter

Porter un masque lorsque l’on conduit peut donc présenter certaines difficultés. Malgré tout, elles ne sont pas incontournables : il suffit d’adopter les bons gestes, garants des sécurités routières et sanitaires.

Bien ajuster son masque

Pour qu’il soit efficace, le masque doit adhérer parfaitement aux formes du visage et être bien positionné. Pour cela, il faut s’assurer de le mettre dans le bon sens : externe et interne, haut et bas, en veillant à tenir le masque par les élastiques ou les cordons durant toute manipulation.

Il faut ensuite le positionner sur le visage de façon à couvrir le nez, la bouche et le menton. Les élastiques ou les cordons peuvent enfin être placés derrière les oreilles ou attachés à l’arrière de la tête.

Si le masque est muni d’une barrette en métal, elle doit être pincée sur l’arête du nez pour le fixer. Si vous cousez vous-même le vôtre, pensez à y insérer un métal flexible sur le haut pour pouvoir le maintenir en place.

Il ne faut pas oublier de se désinfecter les mains au gel ou au savon avant de mettre le masque et après l’avoir retiré.

Des astuces anti-buées

En plus d’être inconfortable, la buée sur les lunettes est un réel danger au volant. Elle est toutefois évitable : il s’agit de combler l’espace qui permet le passage d’air. Si pour certains, le fait de bien pincer la barrette et de poser les lunettes en haut du masque suffisent à stopper ce désagrément, pour d’autres, ils n’ont aucun effet à cause de la forme de leur monture. Voici quelques conseils pour prévenir la formation de buée sur les verres :

  • La technique du mouchoir consiste à placer un mouchoir en papier entre le haut du masque et l’arête du nez. Il bloquera l’air et aspirera en même-temps l’humidité.
  • La technique du sparadrap réside dans le fait d’empêcher la remontée de l’air en fixant le masque sur le nez à l’aide d’un sparadrap.
  • La technique de l’eau savonneuse ou la mousse à raser consiste à laver les lunettes à l’eau savonneuse ou avec une mousse à raser et un chiffon en microfibre. En séchant à l’air libre, une fine pellicule se formera sur les verres et empêchera l’apparition de buée.
  • Le spray ou la lingette anti-buée : des produits formulés spécifiquement pour empêcher la condensation existent en spray ou en lingette sur le marché. Il suffit d’appliquer le spray les verres à l’aide de chiffon en microfibre, ou de les essuyer avec une lingette anti-buée après un lavage à l’eau clair et le tour est joué !

Quel type de masque acheter ?

Même si les avis des scientifiques divergent sur le sujet, certains types de masques sont plus contraignants que d’autres et représentent des dangers plus accrus en termes de sécurité au volant. Bien choisir son masque peut donc résoudre l’essentiel du souci. Bien que le masque N95 soit le plus filtrant, il vaudrait mieux l’éviter si vous devez conduire surtout si vous faites partie des personnes vulnérables à l’hypoxie cérébrale. Quand vous prenez le volant, privilégiez donc les masques chirurgicaux ou FFP2 ou en tissu qui sont moins filtrants mais laissent également passer plus d’air.