Le Qatar pays organisateur de la Coupe du Monde de Football 2022 l’avait pourtant promis, les conditions de travail des ouvriers seraient améliorées. Pourtant, les migrants népalais travaillant sur les chantiers du pays, continuent à mourir, à raison d’un décès tous les deux jours pour l’année 2014.

stade doha qatar

Il faut savoir que ce chiffre exclut les décès des travailleurs sri-lankais, indiens ou indonésiens, laissant imaginer que plus d’un ouvrier perd la vie tous les jours sur ces chantiers pharaoniques en plein désert.

Le Qatar avait promis d’améliorer les conditions de travail de ces migrants dès 2013, commandant diverses enquêtes, mais les organisations des droits de l’homme ont accusé le Qatar de laisser les choses trainer, et de ne pas prendre en compte le fait que ces travailleurs passent de longues heures sur les chantiers par plus de 50 degrés à l’ombre.

L’agence népalaise pour l’emploi à l’étranger des ouvriers népalais a déclaré que plus de 157 de ses travailleurs étaient morts durant l’année 2014. 67 morts dues à un arrêt cardiaque sur les chantiers, 8 dues à des crises cardiaques, et 34 dues à des accidents sur les chantiers.

qatar travailleurs migrants

Nicholas McGeehan, chercheur au Moyen-Orient a d’ailleurs affirmé :

« Nous savons que les gens qui travaillent de longues heures sous des températures aussi élevées sont très vulnérables aux arrêts cardiaques ou autres coups de chaleur mortels. Ces chiffres sont plus qu’alarmants. »

« Le Qatar doit prendre ses responsabilités afin de déterminer si ces décès sont dus aux conditions de travail sur les chantiers, mais il a rejeté catégoriquement la recommandation d’un cabinet leur demandant d’ouvrir une enquête sur ces décès suspects l’an dernier. »

qatar travailleurs chantiers

Certains au sein du gouvernement qatari suggèrent que le taux de mortalité du à des arrêts cardiaques est comparable à celui que connaissent les ouvriers népalais non expatriés. En l’absence de chiffres et de recherches approfondies, il est bien difficile de les croire sur parole.

Certains reportages ont montré que les travailleurs migrants en provenance du Népal, de l’Inde et du Sri Lanka mourraient par centaines. Si certains de ces décès étaient classés comme « accidents du travail« , beaucoup d’autres auraient succombé à des arrêts cardiaques soudains.

Le gouvernement a confirmé que 964 travailleurs du Népal, de l’Inde et du Bangladesh avaient trouvé la mort sur le sol qatari entre 2012 et 2013.

Il a ensuite proposé de réformer le système liant un ouvrier à son employeur, pour qu’une clause de leurs contrats de travail leur assure des conditions de travail humaines. Cependant, cette clause ne réduira pas la durée des contrats, durée de 5 ans en moyenne.

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Il y a environ 400 000 travailleurs népalais au Qatar, parmi les quelques 1,5 millions de migrant travaillant sur les chantiers de la future Coupe du Monde. Constructions représentant près de 193 milliards d’euros. Beaucoup de migrants ont d’ailleurs été abusés au moment de se rendre dans ce minuscule état du Golfe, en contractant des prêts pour payer leur voyage aller et se rendre sur ses chantiers. Chantiers ou ils risquent leurs vies tous les jours dans l’espoir de pouvoir vivre décemment et de nourrir leur famille.

Le gouvernement du Qatar a mis en avant le fait qu’il faisait preuve de bonne volonté au augmentant le nombre d’inspecteurs du travail, et en créant des lois pour rendre le paiement des salaires plus transparent.

qatar coupe du monde chantier

Cependant un rapport d’Amnesty International précise que le Qatar n’apporte pas de changements significatifs à cette situation :

« En dépit des promesses répétées pour améliorer les conditions de travail et limiter les accidents, le pays ne fait pas le maximum pour apporter les changements nécessaires, comme par exemple la suppression du permis de sortie. »

« Les mesures sont malheureusement bien insuffisantes, ce qui a été promis n’a été que très partiellement mis en œuvre. »

En novembre 2014, le ministère du travail qatari s’était fendu de ce communiqué :

« Nous comprenons qu’il y a beaucoup de choses à faire, mais le changement ne peut se faire du jour au lendemain. Des changements aussi importants prennent beaucoup de temps. Nous avons cependant l’intention d’opérer des changements significatifs qui bénéficieront à tous ceux qui vivent et travaillent au Qatar. »

La route semble encore bien longue avant que toutes les conditions demandées soient appliquées, quand on sait que toutes ces morts interviennent au nom d’un « simple » évènement sportif : la Coupe du Monde de Football.