En France, le montant des pensions de retraite varie d'une personne à l'autre. Alors, combien touche un Français qui n'a jamais travaillé ?
En 2024-2025, le montant moyen des pensions de retraite en France se situe autour de 1 666 euros bruts par mois. Soit environ 1 541 euros nets après prélèvements. Mais alors, combien perçoit une personne qui n’a jamais travaillé et qui a touché des aides ?
Le montant de la pension de retraite change en 2025
Si l’on intègre l’ensemble des régimes, y compris les retraites complémentaires et les pensions de réversion, la moyenne de la pension de retraite descend légèrement à 1 607 euros bruts. Mais derrière cette moyenne se cachent des écarts considérables.
Notamment entre les sexes. En effet, les femmes touchent en moyenne une pension inférieure de près de 40 % à celle des hommes, avant prise en compte de la réversion.
Les disparités se retrouvent aussi selon la carrière, l’intensité des périodes cotisées, le type de régime ou encore le lieu de résidence. Le système prévoit un plancher afin de garantir un revenu minimal.
Le minimum contributif, destiné à ceux qui ont cotisé toute leur vie avec de faibles salaires, s’élève à environ 747 euros bruts par mois. Il peut être porté à près de 893 euros. Pour ceux qui totalisent au moins 120 trimestres validés.
À l’autre extrémité, la pension de base est plafonnée à 50 % du plafond de la Sécurité sociale. Soit environ 1 962 euros bruts par mois. Ce montant peut être complété par la retraite complémentaire.
Notamment via l’Agirc-Arrco pour les salariés du privé, ce qui permet à certains retraités d’atteindre des niveaux supérieurs. Ainsi, si la pension moyenne permet d’avoir une vision globale du niveau de vie des retraités, elle masque en réalité une grande hétérogénéité.
Combien touche un Français qui n’a jamais travaillé de sa vie ?
Le système de retraite français repose avant tout sur les cotisations des actifs. Mais il inclut aussi un mécanisme de solidarité destiné à ceux qui n’ont jamais travaillé ou très peu cotisé : l’Aspa, l’allocation de solidarité aux personnes âgées.
Conçue pour garantir un minimum de ressources aux plus de 65 ans disposant de faibles revenus, elle joue un rôle de véritable filet de sécurité. En 2025, son montant atteint 1 034,28 € par mois pour une personne seule. Et jusqu’à 1 605,73 € pour un couple.
Il constitue donc ainsi une aide essentielle pour les retraités les plus fragiles. Pour une personne n’ayant jamais validé de trimestre, l’Aspa représente la seule véritable pension de retraite.
Financée par le Fonds de solidarité vieillesse, cette prestation non contributive assure un minimum vital. Elle s’ajuste chaque année à l’inflation afin de maintenir le pouvoir d’achat des bénéficiaires.
Elle compense l’absence de carrière salariée et traduit l’effort collectif de solidarité nationale. Certaines périodes comme le chômage indemnisé, le service militaire ou le congé parental permettent de valider des trimestres.
Mais les allocations comme le RSA ou l’AAH ne génèrent aucun droit à la retraite. Une personne ayant uniquement perçu l’AAH, par exemple, ne valide donc aucun trimestre.
Une pension de retraite différente suivant les situations
À 62 ans, elle bascule sur une pension d’inaptitude très faible. Avant de pouvoir prétendre à l’Aspa à partir de 65 ans. À titre de comparaison, la pension moyenne des retraités ayant cotisé s’élevait à 1 512 € nets par mois en 2022.
Soit environ 50 % de plus que l’Aspa versée à une personne seule. Cet écart illustre l’importance d’une carrière professionnelle complète. Plus les cotisations sont nombreuses et régulières, plus le niveau de vie à la retraite se dit élevé.
L’Aspa, elle, garantit simplement un revenu plancher, sans offrir de confort équivalent. Pour bénéficier de l’Aspa, il faut avoir au moins 65 ans (62 ans en cas d’inaptitude ou de handicap reconnu). Et résider en France plus de neuf mois par an.
Les ressources ne doivent pas dépasser 1 034,28 € mensuels pour une personne seule ou 1 605,73 € pour un couple. Ces plafonds se voient vérifiés régulièrement : les bénéficiaires doivent déclarer leurs revenus et signaler tout changement de situation.
La demande se fait auprès du Centre communal d’action sociale (CCAS) ou en ligne via le portail Info-retraite. Un dossier complet permet d’accélérer le traitement, généralement conclu en trois à six semaines.
Le vieillissement de la population accroît chaque année le poids budgétaire de l’Aspa. Malgré les contraintes financières et les débats récurrents sur son coût, cette allocation se dit indispensable pour éviter que les seniors ne sombrent dans la grande précarité.