
La pension de réversion connaît un changement notable en 2026. Et ce dernier concerne bien entendu, l'ensemble des bénéficiares.
La pension de réversion permet au conjoint survivant de percevoir une part de la retraite que touchait (ou aurait pu toucher) le conjoint décédé. En 2026, cette dernière va voir son taux chambouler pour ceux qui en bénéficient.
Pension de réversion : à quoi sert-elle ?
En France, la pension de réversion se dit encadrée. Elle ne s’applique qu’aux couples mariés : les partenaires de PACS ou les concubins n’y ont pas accès.
De plus, il faut respecter certaines conditions, notamment une durée minimale de mariage et parfois un âge minimum pour faire la demande. Ces critères varient selon les régimes de retraite (de base ou complémentaires) et les statuts professionnels.
En France, le montant versé dépend de plusieurs facteurs : la durée du mariage, le régime auquel cotisait le défunt. Et surtout les ressources du bénéficiaire.
En général, la pension de réversion représente environ 54 % de la retraite du conjoint décédé. Mais elle est soumise à des plafonds de revenus.
En 2024, ils étaient fixés à 24 232 € annuels pour une personne seule et à 38 771,20 € pour un couple. Autre particularité : dans certains régimes, le remariage annule le droit à cette pension.
C’est le cas, par exemple, pour les professions libérales (sauf pharmaciens), les exploitants agricoles. Ou encore dans le régime complémentaire des salariés du privé.
Un dossier pour en bénéficier
La demande de pension de réversion n’est pas automatique. Elle nécessite le dépôt d’un dossier auprès de la caisse de retraite concernée, en ligne via info-retraite.fr ou par courrier, avec les justificatifs nécessaires.
Une démarche administrative parfois complexe, surtout pour les seniors. C’est pourquoi des efforts sont engagés pour simplifier l’accès à ce dispositif.
Face au non-recours massif aux aides sociales (30 à 40 % selon certaines estimations), les autorités envisagent de rendre l’attribution de la pension de réversion plus fluide. Le directeur général de la Cnav propose même de mettre en place des dossiers préremplis.
Et ce, pour éviter que les bénéficiaires passent à côté de cette aide capitale. L’enjeu est de taille : au-delà de sa technicité, la pension de réversion reste pour beaucoup de veuves et de veufs une bouée de secours financière.
Prévue pour entrer en vigueur au 1er janvier 2026, la réforme des pensions de réversion s’annonce comme un tournant dans l’univers des retraites en France. Son objectif : harmoniser les règles entre les différents régimes afin de rendre le système plus lisible.
Mais aussi plus équitable et mieux aligné avec les modes de vie contemporains. Un changement d’ampleur qui concernera des millions de bénéficiaires, et qui suscite déjà de vifs débats.
Actuellement, les critères d’éligibilité varient fortement d’un régime à l’autre, créant d’importantes inégalités. Par exemple, dans le régime général, une personne seule ne doit pas dépasser un revenu annuel de 24 232 euros pour toucher une pension de réversion.
Le Conseil d’orientation des retraites (COR) envisage plusieurs pistes. Instaurer un seuil unique pour tous les régimes ou supprimer purement et simplement cette condition.
Pension de réversion : une augmentation pour 2026
Une autre hypothèse serait d’introduire un plafond commun fixé à 2 059,20 euros brut par mois pour une personne seule. L’autre grand enjeu de la réforme concerne les taux de réversion, qui diffèrent selon les régimes.
54 % dans le privé pour la retraite de base, 60 % pour les retraites complémentaires Agirc-Arrco. Et 50 % dans la fonction publique. Le COR propose d’instaurer un taux uniforme, qui pourrait se voir fixé à 50 %, 55 % ou 60 %.
Chaque option présente des implications différentes en matière d’équité et de soutenabilité financière. Autre disparité actuelle : l’âge minimum requis pour percevoir une pension de réversion.
Dans le régime général, il faut avoir au moins 55 ans, tandis que les fonctionnaires ne se soient soumis à aucune condition d’âge. La réforme pourrait introduire une règle identique pour tous, voire supprimer cette exigence.
À ce jour, seuls les couples mariés peuvent prétendre à une pension de réversion. Le divorce, le remariage ou le concubinage influent aussi très différemment selon les régimes : l’Agirc-Arrco, par exemple, supprime les droits en cas de remariage.
Alors que d’autres régimes permettent leur rétablissement après un divorce. Le COR envisage d’élargir l’accès aux pensions aux couples pacsés ou en concubinage, ce qui permettrait aussi de réduire certaines inégalités, notamment entre hommes et femmes.
La suppression de la condition de non-remariage est également à l’étude. Enfin, le mode de calcul pourrait évoluer vers une double proratisation. En prenant en compte à la fois la durée de cotisation du défunt et celle du mariage.
Une autre piste consisterait à garantir un niveau de vie décent au conjoint survivant. En lui assurant un revenu équivalent à deux tiers de la pension du défunt, après déduction d’un tiers de sa propre pension.