
Pour passer le permis de conduire, certains départements affichent des délais à rallonge, ce qui n'est pas du goût des futurs conducteurs.
Le permis de conduire, passage obligé pour des millions de Français, connaît plusieurs évolutions importantes entre 2024 et 2025. Cependant, dans certaines régions, passer l’examen est une vraie sinécure, tant les délais sont longs.
Permis de conduire : un assouplissement des règles
L’objectif affiché concernant le permis de conduire est de simplifier l’accès à l’examen, répondre aux besoins des jeunes. Mais aussi renforcer la sécurité routière et lutter contre certaines fraudes.
Première mesure phare : l’abaissement de l’âge minimum pour passer l’épreuve pratique du permis B à 17 ans, contre 18 auparavant. Cette réforme, déjà en vigueur depuis janvier 2024, vise à favoriser l’autonomie des jeunes.
Notamment en zone rurale, où les transports en commun sont souvent insuffisants. Les candidats peuvent désormais passer le code dès 16 ans, entamer la conduite accompagnée, et passer l’examen pratique à 17 ans.
Avec une conduite effective à la clé dès cet âge. Autre changement notable : le passage progressif du format papier au format numérique.
Le permis de conduire peut désormais être intégré à l’application France Identité, avec une expérimentation lancée en 2024. Ce permis dématérialisé ne remplace pas le document physique.
Il offre une solution pratique pour prouver son droit de conduire ou pour certaines démarches administratives. La généralisation est prévue d’ici fin 2025.
Des initiatives pour réduire le coût
Côté accessibilité, le gouvernement continue de soutenir les initiatives pour réduire le coût du permis. Ce dernier peut ainsi atteindre 1 800 € en moyenne.
En plus du compte personnel de formation (CPF), les jeunes peuvent bénéficier d’aides régionales. Ou d’un accompagnement financier s’ils suivent un service civique ou une formation professionnelle.
La réforme vise aussi à améliorer la transparence des auto-écoles, avec des tarifs affichés plus clairement en ligne. Enfin, le gouvernement renforce les contrôles pour éviter les fraudes au permis.
Des cas de triche à l’examen théorique ou d’usurpation d’identité ont poussé les autorités à moderniser la surveillance. Notamment via la vidéosurveillance et la vérification biométrique.
Ces changements s’inscrivent dans une volonté plus large de moderniser le permis de conduire. De l’adapter aux nouveaux usages, et de mieux répondre aux attentes d’une population jeune souvent confrontée à des difficultés de mobilité.
Récemment, une étude de En voiture Simone et cartographiée par Datawrapper, a révélé une situation contrastée sur le territoire. Dans certains départements, les candidats obtiennent une date d’examen en à peine deux semaines.
Permis de conduire : les délais allongés dans certaines régions
Le Pas-de-Calais, par exemple, affiche un délai record de deux semaines pour décrocher une date. Pourtant, juste à côté, dans le Nord, il faut compter plus de cinq semaines.
Mais ce n’est rien comparé à la situation dans la Sarthe ou en Isère, où il faut en moyenne près de trois mois pour accéder à l’épreuve. Respectivement 11,8 et 12 semaines d’attente sont enregistrées dans ces deux départements, qui détiennent les records nationaux.
Autre exemple frappant : la Drôme, limitrophe de l’Isère, ne nécessite que deux semaines d’attente. De quoi susciter des envies de mobilité géographique chez certains candidats pressés.
Même scénario pour les habitants de la Sarthe. En traversant vers le Maine-et-Loire, il faut patienter sept semaines, mais en allant jusqu’en Indre-et-Loire, le délai tombe à deux semaines et demie.
Certaines régions, comme le Grand Est, tirent leur épingle du jeu. Le Haut-Rhin, par exemple, enregistre une attente moyenne d’à peine trois semaines. À l’inverse, certaines régions affichent des écarts internes considérables.
C’est le cas de l’Occitanie : dans l’Hérault, on attend deux semaines, tandis que dans le Gard, il faut patienter plus de neuf semaines et demie. L’Aude se situe entre les deux, avec une moyenne de 6,5 semaines.
Face à ces écarts, En voiture Simone s’est donné pour mission de publier ce baromètre tous les deux ans. Objectif : mieux informer les candidats au permis de conduire et les aider à anticiper les délais selon leur lieu de résidence.