Le permis de conduire à vie, c'est bientôt fini. Voici tout ce qui va changer en 2026 concernant sa dématérialisation et autres.
Le célèbre permis de conduire rose à trois volets, en circulation en France depuis 1899, vit ses dernières années. En effet, dans quelques mois, son format à vie n’existera plus.
Permis de conduire : une harmonisation du gouvernement
Deux textes adoptés par le Parlement européen à la fin du mois d’octobre, et entrés en application le 25 novembre, actent une réforme en profondeur du permis de conduire. Objectif affiché : aboutir progressivement à un permis de conduire unifié et harmonisé.
Une évolution qui va profondément modifier l’apparence du permis… mais aussi certaines habitudes des automobilistes. La première transformation est déjà en marche : la dématérialisation.
D’ici à 2030, chaque pays européen devra proposer une version numérique du permis de conduire. En France, cette transition est bien avancée. Des millions d’usagers possèdent désormais un permis au format carte bancaire.
Ce dernier est ainsi transférable sur smartphone via l’application France Identité, aux côtés de la carte d’identité. Et même de la carte grise.
Le vieux permis cartonné rose reste valable jusqu’au 19 janvier 2033, date à laquelle il devra obligatoirement être remplacé. Autre changement : le permis ne sera plus valable à vie, mais limité à quinze ans, avec un renouvellement automatique à l’issue de cette période.
Les règles encadrant les jeunes conducteurs vont également être harmonisées au niveau européen. Tous les nouveaux titulaires du permis devront respecter une période probatoire minimale de deux ans, un dispositif déjà en vigueur en France depuis plus de 2 décennies.
Une réforme qui prendra place en 2026
Quant à la conduite dès 17 ans, autorisée depuis le 1ᵉʳ janvier 2024 dans l’Hexagone, elle restera encadrée. Les conducteurs mineurs devront se voir accompagnés par un adulte expérimenté jusqu’à leur majorité.
Autre point sensible du texte : la question de la visite médicale. Régulièrement relancé après des accidents impliquant des conducteurs âgés, le débat fait un pas en avant au niveau européen. Sans pour autant imposer une règle unique.
Un examen de la vue et des fonctions cardiovasculaires sera exigé avant l’obtention du permis. Mais les États auront la liberté de choisir la forme du contrôle, qui pourra aller d’une consultation médicale classique à un simple formulaire d’auto-évaluation.
Certains pays, comme le Portugal ou l’Autriche, conditionnent déjà le renouvellement du permis à un examen médical ou en réduisent la durée de validité à partir d’un certain âge, souvent 65 ans. Reste à savoir quelle position adoptera la France.
Les ministères concernés disposent de quatre ans. La Sécurité routière avance avec prudence, s’appuyant sur les statistiques : si les conducteurs de 20 ans concentrent le plus grand nombre d’accidents mortels, le risque remonte chez les automobilistes de 70 ans et plus.
Plusieurs propositions de loi vont dans le sens d’un contrôle médical obligatoire. La plus récente, déposée en mars par le député Frédéric Valletoux, propose de conditionner l’obtention et le renouvellement du permis à une visite médicale tous les quinze ans.
Permis de conduire : plusieurs changements en 2026
Ces pistes suscitent une vive opposition des associations d’automobilistes. 40 millions d’Automobilistes, notamment, dénonce une mesure jugée inefficace et injuste.
Son délégué général, Pierre Chasseray, rappelle qu’aucune amélioration significative de la sécurité routière n’a fait l’objet d’un constat dans les pays ayant instauré ce type de contrôle généralisé. L’association plaide pour un renforcement des dispositifs existants.
Ces derniers ciblent donc les conducteurs réellement à risque, plutôt que pour des visites médicales coûteuses et inutiles pour la majorité. En France, certains contrôles médicaux sont déjà obligatoires.
Notamment pour les conducteurs de transports en commun ou pour ceux sanctionnés pour des infractions graves liées à l’alcool ou aux stupéfiants. Il est également possible de signaler un proche en préfecture. Lorsqu’il ne se veut plus jugé apte à conduire en sécurité.
Enfin, la réforme européenne met fin à une faille bien connue : l’impunité à l’étranger. Désormais, toute suspension ou annulation de permis prononcée à la suite d’une infraction grave s’appliquera dans l’ensemble de l’Union européenne.
Y compris dans le pays ayant délivré le permis. Les conducteurs ne pourront donc plus continuer à circuler hors de leurs frontières sans conséquence réelle.