Transformer des corps humains en compost, plutôt que de passer par la crémation ou par l’inhumation, désormais dans l’état de Washington cette possibilité est envisageable. Le gouverneur de l’état a ainsi promulgué une loi afin d’autoriser les établissements pour réduire un corps en matière organique naturelle, mélangé avec des copeaux de bois, de la paille dans le sol.

Du compost humain pour nourrir une nouvelle vie après la mort

Jay Inslee, gouverneur de Washington, vient de promulguer une loi qui légalise le compostage humain. Plutôt que d’enterrer un corps ou de l’incinérer, le corps est ainsi transformé en compost. Les établissements qui détiennent une licence peuvent ainsi pratiquer, ce qui est appelé « réduction organique naturelle ». Le corps est enterré sans embaumement ou pierre tombale, et mélangé au sol avec de la paille et des copeaux de bois. Ce processus a été basé sur le même principe que celui du fumier, utilisé par les agriculteurs.

L’état dispose déjà de plusieurs cimetières « verts ». Ces espaces sont réservés aux corps qui n’ont subi aucun des soins classiques. Des entreprises ont déjà exprimé leur intérêt pour cette nouvelle loi. C’est le cas du PDG de la société Recompose, Katina Spade. Sur son site web, on peut lire « notre service – la recomposition –convertit en douceur les restes humains en sol, afin que nous puissions nourrir une nouvelle vie après notre mort »

Restituer le corps à la terre

D’après Katina Spade, ce système utilise tout simplement les principes de la nature, en rendant le corps à son état originel : la terre. Ce processus permet d’isoler le carbone et d’améliorer la qualité des sols. Celle-ci a souligné qu’un calcul sur les économies de carbone par tonne métrique a été réalisé. Avant la promulgation de cette loi, des tests ont été déjà réalisés en 2018. 6 corps en phase terminale ont été offerts pour effectuer les recherches nécessaires. Ces personnes ont accepté de faire don de leur corps.

Les tests effectués au sein de l’Université de Washington ont montré que le sol était propre, sans odeur et riche. Celui-ci respectait toutes les directives de sécurité fédérale et nationale en ce qui concerne les agents pathogènes pouvant être dangereux, ainsi que les polluants comme les métaux. Le compost humain n’est pas une découverte, mais la religion et le besoin de préserver les corps ont conduit à de nombreuses pratiques, devenues trop coûteuses et surtout très agressives pour l’environnement.

Washington n’est pas le premier état à adopter cette alternative. Depuis 2005 en Suède, les corps peuvent être lyophilisés puis réduits en poudre fine. Cette poudre est placée dans une tombe assez peu profonde qui sera ensuite absorbée par le sol.