RSA : pourquoi cette allocation de la CAF n'augmentera-t-elle pas en 2026 ?

Le RSA est une allocation de la CAF très importante pour des millions de Français. Cependant, elle ne subira pas d'augmentation en 2026.

En 2025, le Revenu de solidarité active, ou RSA, reste l’un des piliers de la lutte contre la précarité en France. Cependant, si son montant augmente chaque année, 2026 pourrait faire figure d’exception.

RSA : un minimum vital pour les Français

Destiné aux personnes sans ressources ou disposant de revenus modestes, le RSA garantit un minimum vital. Et ce, tout en encourageant la reprise d’activité.

Son montant a été revalorisé au 1er avril 2025 de 4,6 %, portant le RSA socle à environ 635 euros par mois pour une personne seule. Puis 953 euros pour un couple sans enfant, et jusqu’à 1 335 euros pour un foyer avec deux enfants.

Ces sommes peuvent être complétées par les aides au logement, ce qui améliore sensiblement le niveau de vie des bénéficiaires. Mais le RSA version 2025 ne se limite plus à une aide financière.

En effet, il s’inscrit désormais dans une logique d’accompagnement renforcé vers l’emploi. Avec la réforme du « plein emploi », environ 47 départements ont généralisé le dispositif France Travail.

Il rend donc obligatoire un engagement d’activité d’au moins 15 à 20 heures par semaine. Cette activité peut prendre la forme d’un emploi, d’une formation, d’un stage ou d’un suivi intensif avec un conseiller.

L’objectif affiché est de favoriser la réinsertion professionnelle et de réduire le taux de non-recours, encore très élevé, car près d’un tiers des personnes éligibles ne font pas la demande. Les conditions d’accès restent inchangées.

Une année 2026 compliquée

Dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le gouvernement a confirmé le gel des prestations sociales, y compris les pensions de retraite, pour l’année 2026. Une annonce qui n’a rien de surprenant.

L’idée d’une « année blanche » figurait déjà dans les orientations budgétaires présentées par François Bayrou cet été. Si vous touchez une aide sociale comme le RSA, les allocations familiales ou les APL, vous vous demandez ce que cela signifie concrètement pour vous.

Selon l’exécutif, la situation budgétaire du pays impose des mesures de rigueur. Le déficit public, en hausse constante ces dernières années, est passé de 4,7 % du PIB en 2022 à 5,8 % en 2024.

Pour revenir sous le seuil européen de 3 %, le gouvernement estime qu’il faut agir sur toutes les composantes de la dépense publique. Et ce, y compris les prestations sociales et les retraites.

Ces dernières augmentent automatiquement chaque année, notamment sous l’effet du vieillissement de la population et de l’inflation, qui a entraîné plusieurs revalorisations récentes. Le gel des prestations en 2026 viserait à ralentir la croissance des dépenses sociales.

Autrement dit, les bénéficiaires continueraient à percevoir leurs aides, mais leur montant n’évoluerait pas pendant un an. Le gouvernement présente cette décision comme un effort modéré, justifié par la perspective d’un ralentissement de l’inflation en 2026.

RSA : un gel prévu pour 2026 ?

Mais à l’échelle du budget national, l’impact serait important. Le gel des prestations permettrait d’économiser environ 3,6 milliards d’euros dès 2026, dont 2,5 milliards pour la Sécurité sociale et 1,1 milliard pour l’État.

En clair, il s’agit d’une mesure d’ajustement collectif, présentée comme nécessaire pour freiner la hausse des dépenses publiques. Et ainsi amorcer un retour à l’équilibre budgétaire.

Le gel de 2026 ne serait qu’une première étape. D’après le gouvernement, l’effort demandé aux retraités devrait se prolonger jusqu’en 2030, car la branche vieillesse reste déficitaire malgré la réforme de 2023.

Les dépenses de retraites demeurent supérieures aux cotisations perçues, et sans ajustement, ce déséquilibre continuerait de se creuser. Le comité de suivi des retraites recommande d’ailleurs de ralentir l’indexation des pensions sur l’inflation.

Cette approche permettrait, selon lui, de redresser de manière simple les comptes sans remettre en cause les droits acquis. Ainsi, à partir de 2027, les pensions seraient revalorisées de 0,4 point de moins que l’inflation.

Par exemple, si les prix augmentent de 2 %, les retraites n’augmenteraient que de 1,6 %. Le gouvernement justifie cette orientation par un principe d’équité.