Les scientifiques commencent à être sceptiques par rapport aux bienfaits de la flexibilité sur le corps. Mais les entraîneurs et ceux qui sont dans le monde du fitness ne veulent pas le reconnaître et pourtant les preuves avancées par les scientifiques sont de plus en plus nombreuses.

Un exercice sans bienfait, mais qui est encore très privilégié

Selon l’article « The Case for Retiring Flexibility as a Major Component of Physical Fitness, une étude qui a été réalisée en 2016 auprès de 605 entraineurs a révélé que beaucoup d’entre eux, plus précisément les 80% demandent encore à leur client des étirements statiques traditionnels. A noter que ces entraineurs sont tous certifiés par l’American College of Sports Medicine (ACSM).

James Nuzzo, spécialiste de la médecine du sport a bien affirmé que l’ACSM donne encore une grande importance à cette activité. Avec l’endurance cardiovasculaire, la composition corporelle, l’endurance musculaire et la force musculaire, la flexibilité constitue les composantes majeures pour une bonne condition physique.

Il en est de même pour « Physical Activity Guidelines for Americans », qui le considère comme un des composants majeurs de la condition physique avec la forme musco-squelettique, la cardio-respiration ainsi que l’équilibre et la vitesse.

Et pourtant on lisant les documents, quelques incohérences sont constatées. En effet, certains passages affirment que les activités de flexibilité sont importantes et recommandées bien que leurs bienfaits ne sont pas encore connus.

De même, il n’est pas encore prouvé qu’elles réduisent les blessures. Mais Nuzzo tente quand même d’expliquer pourquoi cela est nécessaire dans ses articles.

Selon Nuzzo, la flexibilité ne garantit pas plus de longévité comme les 4 autres composants, ni ralentit le processus de vieillissement. Elle ne vous protège pas non plus des blessures et n’améliore pas la performance sportive.

Pour les cyclistes, les gardiens de but de hockey ou celles qui font de la ballerine, une bonne flexibilité s’impose. Par contre pour les coureurs, la flexibilité réduit l’efficacité et la performance.

Il a été prouvé que le fait de faire un étirement pendant une minute réduit la force ainsi que la vitesse d’une personne pendant une heure. Cela s’explique par le fait que la signalisation neuromusculaire du cerveau du muscle change.

Pour ce qui est des étirements, avant, pendant ou après une activité sportive, ils ne diminuent pas les douleurs musculaires ni les risques de blessure.

Faire de l’étirement ou des activités de flexibilité serait alors une pure perte de temps, car le temps passé avec les exercices aurait pu être utilisé avec des activités plus rentables.

Mais quel exercice faut-il alors faire avant un entrainement ?

Pour être plus performants, les athlètes professionnels suggèrent un échauffement dynamique au lieu d’un étirement statique. Cela se fait en trois étapes :

  • un jogging facile, ou encore la pirouette est parfait pour commencer l’échauffement. L’objectif étant d’augmenter votre température corporelle.
  • des étirements dynamiques : il s’agit d’exercices qui font bouger les muscles, notamment ceux qui feront des mouvements lors de l’entrainement.
  • de courtes rafales pour terminer, afin de rapprocher l’intensité de l’entrainement à réaliser. Les sprints de 15 secondes sont parfaits.

Le but de cet échauffement est de réchauffer suffisamment les muscles pour qu’ils soient plus flexibles et souples. Il vise également à augmenter le rythme cardiaque pour qu’il puisse fournir de l’oxygène aux muscles.

Bref, être flexible n’améliore pas vos performances ni vous protège contre les blessures, et encore moins prolonger votre vie. Il est vrai que par habitude ou par expérience vous vous sentez plus à l’aise après avoir fait un étirement avant ou après un entrainement. Mais cela doit être fait pour le plaisir sans attendre des impacts positifs en retour.