C'est la question qui turlupine les Français... Pourquoi les œufs sont-ils si difficiles à trouver au supermarché ?
Les rayons des supermarchés affichent de plus en plus souvent des étagères vides où devraient trôner les boîtes d’œufs. Cette pénurie inédite inquiète les clients et révèle un profond déséquilibre entre l’offre et la demande.
Supermarché : à chaque course son casse-tête !
Il est devenu commun de parcourir les allées d’un supermarché à la recherche du précieux produit. Les clients errent, le regard scrutant les rayons vides. Cette quête génère une frustration palpable au fil des chariots.
En effet, ces derniers jours, la rareté figure sur l’ensemble du territoire national. Elle touche les supermarchés discount et les magasins plus haut de gamme. Cette situation crée donc une angoisse pour les familles et les particuliers.
L’œuf, pilier de l’alimentation, fait donc défaut. Son absence dans les supermarchés perturbe les routines culinaires les plus simples et les plus essentielles. Comment préparer un gâteau, une omelette ou même des pâtes fraîches sans ce basique ?
La question hante les esprits des cuisiniers amateurs. Cette pénurie dans les supermarchés a le don de surprendre au plus haut point. Car c’est bel et bien une réalité, trouver une douzaine d’œufs relève parfois du parcours du combattant.
Cette nouvelle réalité du quotidien interroge et inquiète en profondeur. Elle soulève une question simple mais cruciale : comment en est-on arrivé là ?
Selon Alice Richard, directrice du Comité National pour la Promotion de l’Œuf (CNPO), il y a pas de souci de production. « La production en œufs en France est stable. Les magasins sont livrés tous les jours, les poules pondent tous les jours et donc il y a un réapprovisionnement qui est fait de manière régulière. »
Une consommation qui bat tous les records
Alice Richard ajoute « qu’il y a des tensions sur le marché de l’œuf ». Mais la réponse à cette pénurie se niche dans l’évolution des comportements alimentaires des Français. La conso’ nationale d’œufs a en effet explosé au cours de l’année.
Elle a connu une hausse massive de 5% sur un an seulement. « Pour vous donner une idée, +5 %, ça fait l’équivalent de 300 millions d’œufs en plus à produire », déclare la directrice du CNPO.
Ainsi, les poules pondeuses n’ont tout simplement pas pu suivre ce rythme effréné. La production, bien que stable, n’a pas été dimensionnée pour une telle demande.
L’œuf fait l’unanimité pour ses bonnes qualités nutritionnelles. Il représente une source de protéines abordable dans un contexte d’inflation générale. Les Français se tournent donc vers cette valeur sûre de l’assiette.
« Depuis plusieurs années, les médecins nutritionnistes ont actualisé leurs connaissances et on sait qu’il n’y a pas de lien avéré chez un consommateur sain entre le cholestérol alimentaire et le cholestérol sanguin (…) », rapporte Alice Richard.
« Ça apporte plein de choses sur le plan nutritionnel. Et ça s’inscrit aussi beaucoup, par exemple, dans les tendances de conso’ des sportifs ».
La tendance du « fait maison » et de la pâtisserie, amplifiée par les confinements, persiste aussi. Elle maintient une pression constante sur ce produit phare de nos recettes.
La filière tente donc de s’adapter mais elle rencontre des obstacles majeurs. L’élevage de nouvelles poules pondeuses demande un temps précieux.
Les éleveurs doivent aussi faire face à la flambée des coûts de l’alimentation animale. L’énergie et les matières premières agricoles ont vu leur prix s’envoler. Ces raisons rendent complexes et coûteux tout projet d’expansion rapide des capacités.
Pas le choix, les clients doivent donc composer avec cette pénurie dans les supermarchés.