
L'arnaque à la plaque d'immatriculation, qui se nomme aussi "l'arnaque à la doublette" cible de plus en plus d'automobilistes
De plus en plus de conducteurs reçoivent des amendes pour des infractions qu’ils n’ont pas commises. Derrière ces factures frauduleuses se cache l’arnaque à la doublette. C’est une escroquerie bien rodée.
Une fraude qui profite des plaques volées
L’arnaque à la doublette est une technique sournoise qui exploite les failles du système d’immatriculation. Des escrocs volent ou reproduisent des plaques pour les poser sur des véhicules similaires.
Ces malfaiteurs commettent ensuite des infractions. Comme des excès de vitesse. Ou bien des stationnements interdits. Les radars et les contrôles enregistrent alors la plaque en question. Hélas, c’est donc le proprio’ légitime qui reçoit l’amende.
La victime se retrouve donc avec une amende injustifiée. Même parfois des années après les faits. Le phénomène prend de plus en plus d’ampleur. Les autorités estiment que cela touche des dizaines de milliers d’automobilistes chaque année.
En 2023, 23.072 personnes ont été victimes de vols de leur plaque. C’est un chiffre en hausse de 4,8 %. Surtout dans les grandes villes où les plaques sont plus faciles à copier. De 2017 à 2023, il y a eu une explosion de l’arnaque à la doublette.
En effet, le ministère de l’Intérieur déclare qu’elle a augmenté de 45,8%, selon le bilan 2023 des infractions routières. Pire encore ! Car certains ne découvrent l’arnaque que lorsque leur permis est suspendu pour solde de points nul.
Selon le journal Sud-Ouest, cela est arrivé en janvier dernier, à ce couple des Pyrénées-Orientales. Au total, ils ont perdu 25.000 euros en achetant une voiture volée en Belgique. Ainsi, la plaque avait été usurpée à un véhicule circulant en France.
Sachez que les faussaires risquent gros ! Et pour cause ! Ce délit est passible d’une peine de 7 ans de prison. Ainsi que d’un retrait de 6 points du permis de conduire. À cela s’ajoute aussi une confiscation du véhicule.
Et même d’une suspension du permis de 3 ans et de 30.000 euros d’amende.
Comment se protéger face à cette escroquerie ?
Mais l’usurpartion de plaque a connu une hausse de 62%, par rapport à 2021. En mai 2024, l’ancien député MoDem Luc Geismar a voulu créer une loi pour lutter contre cette fraude.
Celle-ci visait à limiter les fraudes. Et ce, en rendant la duplication d’une plaque difficile. Mais il y a eu une dissolution de l’Assemblée nationale un mois plus tard. Résultat, le projet contre l’arnaque à la doublette est tombé à l’eau.
La première chose à faire pour contrer l’arnaque à la doublette est de vérifier son compte en ligne. Pour cela, rendez-vous sur le site de l’ANTAI. Si une amende vous semble suspecte, réagissez tout de suite en contestant.
Prenez aussi l’habitude de surveiller vos plaques. Si elles sont en mauvais état, un voleur a pu les manipuler. Dans ce cas, signalez-le sans tarder. En cas de vol avéré, portez plainte. Vous pouvez aussi demander un certificat de destruction à la préfecture.
Cela vous évitera donc d’être responsable des infractions des imposteurs. Enfin, soyez vigilant si vous vendez votre véhicule. Assurez-vous qu’il y a bien un changement de proprio’. Idéal pour éviter les mauvaises surprises.
Surtout, ne payez jamais l’amende sans vérifier. Rassemblez toutes les preuves pouvant démontrer votre innocence. Comme un alibi ou un horaire de travail. Contactez le service des amendes pour expliquer la situation.
Sachez que l’arnaque à la doublette repose sur la passivité des victimes. En agissant vite, vous limitez donc les risques. Restez donc très attentif.