Une téléspectatrice de LCI a demandé à nos confrères si les agences bancaires allaient toutes disparaître les unes après les autres !
Cela fait plusieurs années déjà que les fermetures des agences bancaires physiques s’accélèrent en France comme dans le reste de l’Europe. Cette transformation soulève une question de plus en plus pressante. Beaucoup se demandent si elles vont toutes disparaître d’ici à 2030.
La fin des agences bancaires en France ?
En France, en seulement cinq ans, ce sont 3 296 établissements bancaires qui ont fermé leurs portes. Si toutes les banques sont touchées, la Société Générale mène la danse avec pas moins de 542 agences supprimées. Cela représente 20 % de son réseau.
Cette tendance n’est pas isolée. Elle s’observe à l’échelle européenne. En revanche, les Français conservent, pour le moment, un meilleur accès aux agences bancaires que leurs voisins allemands. Il y a 492 agences pour un million d’habitants en France.
Il s’agit du double du chiffre observé en Allemagne. Cette disparition progressive s’explique par plusieurs facteurs. Dans un premier temps, cela s’explique par l’essor du numérique qui bouleverse les habitudes.
La majorité des opérations bancaires courantes peut désormais s’effectuer en ligne, sans se rendre dans une agence bancaire. La généralisation des applications mobiles, la signature électronique, les chats automatisés et les espaces clients personnalisés permettent aux usagers de gérer leur argent en toute autonomie.
Cette numérisation a entraîné une baisse de la fréquentation des agences bancaires. Cela rend donc leur maintien moins justifiable économiquement. Ensuite, la question des coûts entre en jeu. Les agences physiques représentent des frais de fonctionnement importants pour les établissements.
Un vrai coût pour les banques
Les agences bancaires doivent régler des loyers, des salaires et faire face à l’entretien. À l’inverse, les banques en ligne n’ont pas de réseau physique. Elles parviennent donc à proposer des services moins chers. Cela attire ainsi une clientèle en quête de simplicité et d’économie.
En revanche, une téléspectatrice a demandé à nos confrères de LCI : « À force de fermer des agences ou de faire payer le moindre service en agence, quelle sera la différence entre les banques classiques et les banques en ligne ? ».
Claire Fournier, éditorialiste économique, a alors confié : « Essentiellement celle du coût, puisque comme les banques en ligne n’ont pas d’agence bancaire en physique, forcément, ça leur est plus simple de baisser les coûts ».
Ce qui distingue encore les deux modèles, ce ne sont plus les frais liés aux opérations courantes, mais des produits d’appel comme la gratuité de la carte bancaire ou des offres de bienvenue agressives.
Une mauvaise nouvelle pour le milieu rural
Pourtant, le modèle 100 % digital n’est pas exempt de limites. Les clients les plus attachés à un accompagnement personnalisé peuvent se sentir abandonnés. Le conseil en investissement, l’assistance sur des dossiers complexes ou les situations nécessitant une expertise humaine restent plus difficilement accessibles en ligne.
« Si vous avez une question très précise, un conseil de placement, là, vous en êtes pour vos frais » avec une banque en ligne, souligne encore Claire Fournier. La disparition des agences bancaires pose également un vrai problème en France.
En milieu rural, leur fermeture contribue à la désertification des services. Les habitants, souvent moins connectés ou plus âgés, peuvent se retrouver en difficulté pour effectuer certaines démarches. Cela touche directement l’inclusion financière.
Face à ces constats, la disparition totale des agences d’ici à 2030 n’est pas inévitable. En revanche, elle semble probable dans de nombreuses zones. C’est notamment le cas dans les grandes villes où la digitalisation a lieu plus rapidement. Certaines agences bancaires survivront peut-être en se réinventant. Affaire à suivre.