Arnaques à la cagnotte en ligne : elles se multiplient et piègent de plus en plus d’internautes

Les arnaques en ligne sont de plus en plus nombreuses... Des escrocs en profitent même pour faire de fausses cagnottes en ligne

Les cagnottes en ligne séduisent de plus en plus de Français pour financer des projets ou des causes solidaires. Mais cette générosité numérique attire aussi des escrocs, qui mettent en place des systèmes de plus en plus sophistiqués. Les arnaques ont de plus en plus nombreuses.

Une nouvelle cybercriminalité

La facilité avec laquelle on peut créer une cagnotte en ligne a ouvert une boîte de Pandore. Les plateformes légitimes comme Leetchi ou GoFundMe sont désormais détournées par des individus malintentionnés. Ils exploitent la fibre solidaire des donateurs, qui ne se méfient pas toujours.

Ces arnaques reposent sur l’usurpation d’identité ou la création de fausses situations d’urgence. Les escrocs inventent des histoires de maladies graves ou d’accidents pour émouvoir. Les sommes ainsi détournées peuvent être très importantes, dépassant parfois les dix mille euros. Chaque don, même modeste, participe à remplir les poches de ces criminels.

Les autorités commencent à se saisir du problème, mais la tâche est immense. La police et la gendarmerie reçoivent de plus en plus de plaintes pour ce type d’arnaques. Prouver l’intention frauduleuse reste cependant un défi. En France, 20.000 policiers et gendarmes apprenent à détecter ces fraudes.

« On a une chance énorme par rapport à un cambriolage ou par rapport à d’autres types de délinquance. C’est qu’Internet laisse des traces, pour tout le monde. Et les forces de l’ordre sont tout à fait capables de remonter ces traces-là« , déclare l’adjudant Frédéric du département prévention et cyber-résilience au sein du commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace.

Dans le reportage dde TFA Info, il ajoute : « Là, les escrocs sont carrément allés créer un faux site Internet, mais en utilisant un domaine qui s’approche d’une vraie association ». Ainsi, il est crucial de redoubler de vigilance avant de contribuer à une cagnotte. Vérifier la source, croiser les infos, devient un réflexe essentiel.

Les réseaux sociaux sont le terrain de chasse favori de ces escrocs modernes. Facebook, Instagram ou TikTok permettent une diffusion virale et incontrôlée des appels aux dons.

Le piège des réseaux sociaux

Les fausses cagnottes y prospèrent. Elles sont partagées des milliers de fois. Les criminels créent de faux profils, volent des photos. Et ils inventent des récits poignants. Ils ont les codes émotionnels qui font réagir les communautés en ligne.

C’est ce que révèle la lieutenante-colonelle Lambert du département anticipation et gestion de crise cyber au sein du commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace.

« Les escrocs vont même jusqu’à usurper l’identité de vraies victimes en utilisant des images existantes. Ce qui vient parfois effacer les vraies causes ». Lou Jouaville a évoqué son cas à nos confrères. Elle a fait la promotion de la cagnotte d’Isabelle qu’elle pensait être son amie malade. Pour la sauver, elle a fait plusieurs vidéos d’appels aux dons.

« Elle avait réponse à tout et c’était hyper crédible. En plus, elle rechutait pile au moment où on avait des doutes. C’est-à-dire qu’elle s’est rasée la tête plus d’une fois, en fait« . Mais Lou a fini par découvrir que ce n’était qu’une arnaque. « On s’est tous sentis trahis. J’avais des messages. Moi, j’ai donné 100 euros alors que je ne pouvais pas. Et en fait, c’était le plus dur, cette culpabilité ».

Les plateformes de cagnotte tentent de réagir. Mais le volume de créations rend la tâche presque impossible. Ces arnaques passent souvent entre les mailles du filet. La course entre les escrocs et les modérateurs est donc sans fin.