AAH : ce gros impact du nouveau mode de calcul pour les allocataires

L'AAH est une aide précieuse pour certains Français. Mais, son nouveau mode de calcul ne sera pas sans conséquence pour les allocataires.

L’année 2025 marque un tournant majeur pour les personnes bénéficiant de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) en France. Plusieurs changements importants vont transformer ce dispositif essentiel pour les allocataires.

AAH : des changements en pagaille en 2025

L’AAH est une aide financière versée par l’État aux personnes en situation de handicap dont les difficultés de santé limitent l’accès à un emploi rémunéré. Créée pour garantir un minimum de ressources et soutenir l’indépendance, elle constitue un pilier central de la solidarité nationale.

Son attribution dépend de plusieurs conditions, comme le niveau de handicap, le lieu de résidence et le montant des revenus. En 2025, le dispositif évolue pour mieux prendre en compte les réalités économiques actuelles.

Parmi les nouveautés les plus attendues figure la déconjugalisation du calcul des ressources. Concrètement, les revenus du conjoint ne seront plus pris en compte pour déterminer le montant de l’allocation.

Cette mesure, réclamée depuis des années par de nombreuses associations, doit permettre aux bénéficiaires de ne plus dépendre financièrement de leur partenaire. En parallèle, une augmentation de 17,27 euros par mois du montant de base est prévue.

Et ce, afin de compenser partiellement la hausse du coût de la vie. Si cette revalorisation se voit jugée utile, beaucoup estiment qu’elle reste insuffisante face à l’inflation et aux charges croissantes pesant sur les ménages modestes.

Les critères d’éligibilité à l’AAH restent en grande partie inchangés. Le demandeur doit résider en France de façon stable et permanente, avoir un taux d’incapacité reconnu d’au moins 80 %, ou compris entre 50 % et 79 % si son accès à l’emploi est fortement limité.

Une déconjugalisation favorable aux allocataires

Jusqu’à présent, le calcul tenait compte des ressources du foyer. Cependant, la réforme engage un passage progressif vers une prise en compte individualisée des revenus.

Pour les associations et les collectifs de défense des droits des personnes handicapées, la déconjugalisation est ainsi une avancée importante. Ils la considèrent comme une étape vers une reconnaissance plus juste de l’autonomie individuelle.

Toutefois, ils appellent donc à la plus grande vigilance dans la mise en œuvre concrète. Et ce, afin d’éviter les erreurs administratives et les retards qui pourraient priver les allocataires de leurs droits.

Certaines organisations redoutent aussi que cette mesure ait pour effet involontaire de faire baisser les prestations globales dont dépendent donc de nombreuses familles fragilisées. De leur côté, les caisses d’allocations familiales et les services administratifs se préparent à une transformation de grande ampleur.

Ils soulignent les efforts considérables qu’ont besoin l’adaptation des systèmes de traitement des dossiers et la formation des équipes. La réussite de cette transition dépendra en grande partie de la clarté des informations fournies aux usagers.

AAH : l’impact des changements pour les allocataires

Mais aussi de la coordination entre les différents organismes. Dans un contexte où le coût de la vie pèse toujours plus lourd sur les ménages précaires, ces évolutions rappellent combien il est essentiel d’offrir un accompagnement lisible et efficace aux personnes concernées.

Le gouvernement affiche la volonté d’inscrire cette réforme dans un projet plus vaste de modernisation de la protection sociale. Elle inclurait ainsi également l’accès à des logements adaptés.

Des dispositifs d’insertion professionnelle et des services publics spécialisés. À long terme, l’enjeu est ainsi de bâtir un système plus inclusif, capable de répondre aux situations variées des bénéficiaires et de renforcer leur dignité.

La réforme de l’AAH en 2025 n’est donc qu’une étape d’un chantier plus vaste qui ambitionne de replacer l’humain au cœur des politiques sociales. Et de construire une société attentive aux besoins de chacun.