AAH : la liste complète des 18 mesures pour aider les salariés en situation de handicap

L'AAH est une aide touchée par de nombreuses personnes en situation de handicap. Récemment, le gouvernement a dévoilé de nouvelles mesures.

L’Allocation aux adultes handicapés (AAH) reste en 2025 une aide financière essentielle pour les personnes en situation de handicap en France. Elle vise à garantir un revenu minimum aux adultes dont le handicap limite fortement la capacité à travailler.

AAH : un soutien crucial pour les Français

Versée par la CAF ou la MSA selon les cas, le montant maximal de l’AAH atteint 1016,05 € par mois depuis avril 2024, sous réserve de ressources. L’un des changements majeurs ces dernières années est la déconjugalisation de l’AAH.

Depuis octobre 2023, les revenus du conjoint ne se disent plus pris en compte pour le calcul de l’allocation. Cette réforme, attendue depuis longtemps par les associations, corrige une situation jugée injuste. Où des bénéficiaires voyaient leur AAH réduite, voire supprimée, en raison des revenus de leur partenaire.

Pour percevoir l’AAH, plusieurs critères doivent se voir remplis. Avoir un taux d’incapacité d’au moins 80 %, ou entre 50 % et 79 % si le handicap entraîne une restriction durable et substantielle d’accès à l’emploi.

Il faut également être âgé d’au moins 20 ans (ou 16 ans si l’on n’est plus à charge). Résider en France et ne pas dépasser certains plafonds de ressources. En 2025, ces plafonds sont de 12 122 € par an pour une personne seule. Et de 21 983 € pour un couple.

L’AAH peut ainsi se voir accordée pour une durée allant de un à vingt ans, voire sans limitation de durée dans les cas les plus graves. Elle se voit ainsi cumulable, sous conditions, avec certains revenus d’activité, dans une logique d’incitation à l’emploi.

À noter également qu’un complément de ressources ou une majoration pour vie autonome peut s’ajouter à l’AAH. Et ce, en fonction du niveau d’autonomie de la personne.

Des nouveautés dévoilées par le gouvernement

Rendre le quotidien plus simple pour les personnes en situation de handicap et leur garantir donc un accès plus rapide à leurs droits. Telle se veut l’ambition affichée par Charlotte Parmentier Lecocq, ministre déléguée en charge des Personnes handicapées.

Elle a dévoilé ce mercredi 9 juillet un plan comportant 18 mesures concrètes. L’objectif principal se veut ainsi de réduire les délais et alléger les démarches auprès des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Ils instruisent ainsi près de cinq millions de dossiers chaque année.

Fin 2024, le temps moyen de traitement d’une demande d’Allocation adulte handicapé (AAH) s’élevait à cinq mois. Selon les données de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie.

Parmi les mesures phares, le gouvernement prévoit qu’à partir d’avril 2026, les droits et aides destinés aux élèves en situation de handicap soient accordés pour toute la durée d’un cycle scolaire — de la maternelle au lycée —. Sans nécessiter de renouvellement systématique du dossier auprès de la MDPH.

En parallèle, les équipes pédagogiques pourront, dans certains cas, fournir du matériel adapté et des aides éducatives directement. Et ce, sans passer par l’administration départementale. Grâce au déploiement progressif des pôles d’appui à la scolarité (PAS).

Ces structures, composées d’un binôme enseignant/éducateur, expérimentées depuis la rentrée 2024 dans quatre départements, seront généralisées à l’ensemble du territoire d’ici 2027. La ministre insiste donc ainsi également sur la nécessité de reconnaître certains droits de manière définitive.

AAH : un nouvel accompagnement pour les Français éligibles

Et ce, lorsqu’un handicap est reconnu comme irréversible. Elle rappelle ainsi que la loi autorise déjà ce principe. Mais que certaines MDPH continuent d’imposer une réévaluation annuelle des situations.

« Nous allons faire respecter la loi partout et l’étendre, notamment à l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé », précise-t-elle donc. Dès lors, cette aide de base pourra être attribuée sans interruption jusqu’aux 20 ans de l’enfant. Si son handicap n’est pas susceptible d’évoluer favorablement.

Pour faciliter l’accès aux droits dès la première démarche. Des rendez-vous physiques se verront donc systématiquement proposés à toutes les personnes déposant un premier dossier. Ces entretiens permettront de mieux expliquer les droits existants et d’accompagner le remplissage des formulaires.

Le dispositif, dont le coût se dit estimé à 26 millions d’euros, se verra mis en place progressivement au cours de l’année 2026. Avec un renforcement des effectifs dans les MDPH.

Afin de désengorger les services, le gouvernement prévoit donc de retirer aux MDPH la gestion des cartes d’invalidité pour les personnes âgées de plus de 60 ans. Ils représentent actuellement environ un quart des demandes.

Enfin, une expérimentation qui vise ainsi à introduire l’intelligence artificielle dans le traitement des dossiers se verra lancée pour accélérer les délais de réponse. Ce plan marque une volonté de transformation profonde. Avec l’ambition de rendre l’accompagnement des personnes handicapées plus humain, plus rapide et plus efficace.