Le long du Mékong, une école bâtie de plastiques et autres déchets recyclables inspire tout le Cambodge. Trônant au milieu de la végétation luxuriante et des maisons sur pilotis, la Coconut School enseigne l’anglais, l’informatique… mais aussi le recyclage !

D’une montagne de déchets se taille un joyau

Un toit en tasses de café jetables, des murs en bouteilles de plastique colorées, l’école alternative se voit de loin ! C’était d’ailleurs un élément central du projet de Ouk Vanday, anciennement gérant d’un hôtel et désormais mécène de l’éducation et de l’écologie.

« J’ai utilisé le plastique pour montrer les avantages qu’on peut en tirer, car le plastique aura toujours des avantages. Quand vous jetez du plastique, vous jetez ces avantages par la fenêtre »

Hormis les structures nécessaires pour garder l’eau de pluie hors des salles de classes, tous les bâtiments sont donc construits à l’aide de matériaux de récupération.

« Montrer pour démontrer » semble être une devise appropriée pour Mr Vanday. Il a ainsi créée un cadre plein de joie et de bon sens pour nourrir les esprits créatifs et responsables de ses jeunes élèves.

« Instruire quelqu’un ce n’est pas lui dire <<fais comme moi>>, ou <<crois-moi sur parole>, c’est lui apprendre à penser. Penser à ce qu’il peut apporter de nouveau au monde. Dans le processus d’apprentissage de la Coconut School, on enseigne aux enfants à se poser des questions. À réfléchir, à faire, à comprendre, à partager et à être heureux. »

« Si tu fais de bonnes choses, fais-en plus ! »

L’école de Ouk Vanday n’a pas pour vocation de remplacer l’école traditionnelle. Au contraire, située sur l’île de Koh Dach, à quelques kilomètres de Phnom Penh, elle devait d’abord aider les enfants à avoir accès à l’éducation sans avoir à traverser le Mékong pour rejoindre la capitale. En somme, l’école de l’état est toujours nécessaire, mais la Coconut School offre des compléments d’éducation, principalement durant le week-end.

Aidé par 7 enseignants volontaires, l’école fournit des cours d’informatique, de langue anglaise et enseigne les techniques de recyclage. C’est cette dernière matière qui fait de cette école une exception, ainsi que le credo de son fondateur.

Il désire en effet laisser ses quelques 230 élèves « prendre possession » de l’école, en les faisant participer à la construction des nouvelles infrastructures. Ils peuvent ainsi directement comprendre et bénéficier des avantages du recyclage.

Une école pour tous, mais autonome

L’inscription à l’école est gratuite. Il est seulement demandé aux futurs élèves d’apporter du plastique usagé depuis leur maison ou leur village pour aider à la construction de nouvelles salles, ou fabriquer des jouets qui seront ensuite vendus pour financer l’école.

Vanday semble tenir à cette indépendance économique. Il ne réalise aucune campagne de demande de fonds, et ne souhaite pas demander à l’état de le financer. Il estime que l’école ne lui coûte que 150 dollars par mois, les ordinateurs proviennent de dons et il est prévu d’installer des panneaux solaires pour diminuer la consommation d’électricité de l’école.