Couper une partie moisie d'un aliment suffit pour consommer le reste ? La réponse d'une virologue

De nombreuses personnes se demandent si couper la partie moisie d'un aliment peut suffire pour consommer le reste !

De nombreuses personnes se sont déjà retrouvées face à un aliment qui commence à moisir. Et au lieu de le jeter, plusieurs d’entre elles coupent la mauvaise partie pour consommer le reste. Mais est-ce qu’il s’agit d’un geste sans danger ?

Des aliments contaminés par la moisissure

Les personnes qui souhaitent limiter au maximum leur déchet alimentaire n’hésitent pas à couper la partie moisie d’un produit pour consommer le reste. En revanche, d’autres ne veulent prendre aucun danger pour leur santé.

C’est pour cette raison qu’ils décident de le jeter immédiatement à la poubelle. Pourtant, sachez qu’il y a plusieurs analyses à effectuer avant de prendre la première ou la seconde décision. Il faut prendre en compte la nature de l’aliment, mais aussi le développement invisible des moisissures.

La présence de moisissure est parfois parfaitement normale, notamment dans certains fromages. Les bleus comme le Roquefort ou le Gorgonzola sont fabriqués à partir de moisissures sélectionnées, mis volontairement et contrôlées avec soin.

D’autres fromages à croûte fleurie, comme le Camembert, reposent également sur ce principe. Ces moisissures alimentaires sont inoffensives, voire bénéfiques pour la santé. En revanche, il faut faire la distinction entre moisissure « maîtrisée » et contamination involontaire.

Il faut savoir que la moisissure ne se limite jamais à ce que vous voyez en surface. La petite tâche verte, bleue ou blanche, représente souvent la partie émergée de l’iceberg. Les champignons microscopiques se développent en profondeur via des filaments appelés hyphes.

Des précautions à prendre

Ils peuvent donc contaminer l’ensemble d’un aliment bien au-delà de la zone visible. Couper quelques millimètres autour ne garantit pas que le reste est sain. Le type de produit reste donc un facteur déterminant.

Les aliments à texture ferme comme les fromages à pâte dure, le chou ou encore la carotte permettent une certaine tolérance. Il est alors conseillé de retirer une portion généreuse autour de la zone affectée, environ deux à trois centimètres.

Cette distance reste suffisante pour écarter la majorité des filaments invisibles. En revanche, pour les produits plus tendres, la prudence s’impose. Le pain, les confitures, les fromages à pâte molle et les fruits juteux sont trop poreux.

Dans ces cas précis, les spores peuvent rapidement coloniser l’intérieur de l’aliment. Même si la tache de moisissure semble localisée, la contamination reste probablement bien plus étendue que vous ne pouvez le voir.

Une décision importante pour cet aliment et sa santé

Les consommer représenterait donc risque pour votre santé. C’est notamment le cas en raison de certaines mycotoxines potentiellement toxiques pour l’organisme. Les légumes comme le poivron ou le céleri se trouvent dans une zone intermédiaire.

Leur structure relativement ferme permet parfois de les « sauver », à condition d’effectuer une découpe large et de s’assurer qu’aucune autre zone suspecte ne soit présente. Il faut aussi utiliser des ustensiles propres pour éviter une nouvelle contamination.

Avant de consommer un aliment moisi, vous devez bien comprendre les mécanismes invisibles du développement des moisissures et de faire un bon compromis entre précaution pour votre santé et anti-gaspillage.

Savoir quand un aliment peut être sauvé ou non demande une analyse assez poussée. En revanche, sachez que vous ne devez surtout pas vous fier à ce que vous voyez. Il y a d’autres choses qu’il faut bien prendre en compte.