Le Crédit Agricole est en proie à des changements. Dans les prochains mois, les clients de cette banque vont subir des modifications.
Le Crédit Agricole est l’un des piliers du paysage bancaire français. Cette année, de nombreux changements sont à prévoir pour les clients de cette banque.
Crédit Agricole : une banque qui dure dans le temps
Né à la fin du XIXe siècle pour soutenir le monde agricole, le Crédit Agricole s’est progressivement transformé en un groupe bancaire universel, présent dans tous les domaines de la finance. Banque de détail, assurance, gestion d’actifs, crédit à la consommation, etc.
Aujourd’hui, elle se positionne comme la première banque de détail en France et l’un des plus grands groupes bancaires en Europe. Son organisation repose sur un modèle coopératif et mutualiste unique.
Cette banque est structurée autour de 39 caisses régionales, qui sont des banques autonomes, détenues par leurs sociétaires. Ces caisses locales alimentent Crédit Agricole S.A., l’entité cotée en bourse qui regroupe les principales filiales spécialisées du groupe.
Ce modèle permet un ancrage territorial fort. Avec des agences réparties sur l’ensemble du territoire et une approche de proximité avec les clients.
À savoir les particuliers, professionnels, agriculteurs, collectivités ou entreprises. Le Crédit Agricole joue également un rôle économique et social majeur.
Très impliqué dans le financement du logement, des projets agricoles, des PME ou encore de la transition énergétique, il se veut un acteur engagé dans les enjeux de société. Il propose de nombreuses solutions pour accompagner ses clients dans l’épargne.
Une banque en proie au changement
Mais aussi l’investissement responsable ou encore les nouvelles mobilités. Avec plus de 10 000 agences dans le monde et près de 53 millions de clients, le groupe affiche une forte présence à l’international, tout en conservant une identité dans les territoires français.
À mesure que les années passent, son mode de fonctionnement évolue. Selon la Banque de France, fin 2023, la France comptait plus de 27 000 points d’accès aux espèces, en complément des quelque 44 000 distributeurs automatiques de billets (DAB).
Ce service discret, mais efficace est proposé depuis longtemps par plusieurs établissements : le Crédit Agricole avec ses « Relais CA », le Crédit Mutuel via ses « points relais », et La Banque Postale avec ses « relais poste ».
Plus récemment, Nickel, filiale de BNP Paribas, s’est imposée comme un acteur de poids. En permettant à ses clients de retirer des espèces dans plus de 8 000 bureaux de tabac partenaires.
Présents dans les bars-tabac, boulangeries, épiceries ou autres commerces de proximité, ces relais constituent un moyen précieux d’accéder à du liquide. Notamment en zone rurale où les DAB et agences bancaires se raréfient.
Seul bémol : ces points sont, pour l’instant, exclusivement réservés aux clients de la banque qui les opère. En clair, un client de la SG ne pourra rien retirer chez un commerçant partenaire du Crédit Agricole, et inversement.
Crédit Agricole : une banque à la pointe de la nouveauté
Cette logique privative limite l’intérêt du dispositif, surtout dans les territoires où une seule enseigne est présente. Ce fonctionnement pourrait ainsi bientôt évoluer.
Le groupement des cartes bancaires CB planche actuellement sur un projet d’interbancarité pour ces retraits de dépannage. L’idée : rendre ces points d’accès disponibles à tous les porteurs de cartes CB, soit 76 millions de cartes en circulation.
Un projet élaboré en collaboration avec la Banque de France, qui veille ainsi à garantir un accès équitable aux espèces sur tout le territoire. « L’accessibilité aux espèces reste globalement bonne en France, mais il y a encore des marges d’amélioration, surtout dans les zones rurales », explique Loÿs Moulin.
Outre les aspects techniques, le service doit répondre à de strictes exigences juridiques et réglementaires. « La traçabilité des opérations doit être garantie de bout en bout. Il faudra du temps pour adapter les systèmes existants », souligne Loÿs Moulin.
Les premiers essais devraient ainsi démarrer au premier semestre 2026, pilotés par La Banque Postale et le Crédit Agricole. Le déploiement à grande échelle, s’il a lieu, reposera sur le volontariat, explique le directeur projets et marketing chez CB.
Commerçants et banques resteront ainsi libres d’adhérer ou non à ce dispositif. « Il ne s’agit pas de transformer les commerçants en DAB ambulants. Ce sera un service de dépannage, dans la limite des espèces disponibles en caisse », précise-t-il.