Le Crédit Agricole met en garde ses clients. En effet, si vous avez l'habitude de retirer de l'argent, ce changement est impératif.
En 2025, le Crédit Agricole poursuit sa stratégie de croissance ambitieuse, en visant à conquérir plus d’un million de clients supplémentaires d’ici la fin de l’année. Mais des changements impactants sont à prévoir sur l’année.
Crédit Agricole : une transformation digitale profonde
La dynamique du Crédit Agricole repose sur une transformation digitale profonde. Un renforcement de l’offre responsable et une expansion ciblée, tant en France qu’à l’international.
Le groupe Crédit Agricole a lancé son plan Ambitions 2025, visant à accroître sa clientèle de plus d’un million de clients. Et à générer un résultat net supérieur à 6 milliards d’euros.
Pour atteindre ces objectifs, la banque investit 20 milliards d’euros dans la transformation numérique. Avec un accent particulier sur l’amélioration de l’expérience client via des parcours entièrement digitaux.
Tout en maintenant un accompagnement humain personnalisé. Des initiatives telles que la plateforme Azqore pour les banques privées et Amundi Technology pour l’épargne illustrent cette stratégie.
Malgré sa position de leader en France, le Crédit Agricole fait face à une concurrence accrue. Le Crédit Mutuel, par exemple, conserve la première place dans le classement des banques préférées des Français en 2025, selon le baromètre Posternak-Ifop.
La Caisse d’Épargne a également progressé, devançant le Crédit Agricole, qui a connu une légère érosion de son image. Elle perd ainsi quatre points depuis novembre 2024.
Des changements conséquents en 2025
Le groupe bancaire, qui compte aujourd’hui plus de 10 000 agences à travers le monde et près de 53 millions de clients, affiche une forte présence internationale. Tout en conservant un ancrage solide dans les territoires français.
Son fonctionnement ne cesse d’évoluer au fil des années. D’après la Banque de France, on recensait fin 2023 plus de 27 000 points d’accès aux espèces en France. En complément des quelque 44 000 distributeurs automatiques de billets.
Ces services discrets, mais efficaces sont proposés depuis longtemps par plusieurs établissements. Les « Relais CA » du Crédit Agricole, les « points relais » du Crédit Mutuel, ou encore les relais de La Banque Postale.
Nickel, filiale de BNP Paribas, s’est également imposée récemment sur ce créneau. Grâce à son réseau de plus de 8 000 bureaux de tabac partenaires, la marque permet à ses clients de retirer des espèces facilement.
Dans les bars-tabac, boulangeries, épiceries ou autres commerces de proximité, ces relais représentent un moyen précieux de se procurer du liquide. Surtout en zones rurales. Où les distributeurs et agences bancaires deviennent rares.
Pour l’instant, toutefois, ces services sont réservés aux clients des banques qui les proposent. Impossible, par exemple, pour un client de la SG de retirer des espèces auprès d’un relais du Crédit Agricole, et inversement.
Crédit Agricole : si vous retirez de l’argent, voilà ce qui change
Cette limitation réduit l’intérêt du dispositif dans certaines zones où une seule enseigne est implantée. Ce fonctionnement pourrait bientôt évoluer.
Le groupement des cartes bancaires CB travaille actuellement sur un projet d’interbancarité. Il vise ainsi à ouvrir ces points d’accès à l’ensemble des détenteurs de cartes CB, soit quelque 76 millions de cartes en circulation en France.
Le projet, élaboré en concertation avec la Banque de France, vise à renforcer l’équité d’accès aux espèces sur tout le territoire. « L’accessibilité reste globalement bonne en France, mais des marges d’amélioration subsistent, notamment en milieu rural », souligne Loÿs Moulin.
Au-delà des aspects techniques, le dispositif devra respecter des exigences juridiques strictes. En garantissant notamment une traçabilité complète des opérations.
« Il faudra du temps pour adapter les systèmes en place », précise Loÿs Moulin. Les premiers tests sont ainsi prévus au premier semestre 2026, sous l’impulsion de La Banque Postale et du Crédit Agricole.
Le déploiement à grande échelle, s’il se concrétise ainsi, se fera sur la base du volontariat. Les commerçants et les banques resteront libres de rejoindre ou non ce dispositif.
« Il ne s’agit pas de transformer les commerçants en distributeurs ambulants. Ce sera donc un service de dépannage, limité aux espèces disponibles en caisse », a rappelé le directeur projets et marketing de CB.