Une pétition réclamant la destitution de Donald Trump a récolté plus de 850.000 signatures lundi dernier. Suffisant pour expulser l’actuel président de la Maison Blanche ?

Harvard en première ligne

À l’origine de la pétition se trouve l’un des plus grand berceau intellectuel des États-Unis. C’est en effet l’initiative de deux professeurs de la prestigieuse Université de Harvard, Lawrence Lessig et Tamara Pieti. Ils accusent notamment Trump d’utiliser sa position pour ses entreprises et profits personnels.

Voici un passage de la pétition, traduit par nos soins :

« Depuis le 20 janvier 2017, le refus du président Trump de se défaire de ses entreprises personnelles le place en violation directe de la Constitution des États-Unis d’Amérique […] Le Président doit faire face à ses responsabilités juridiques, au moyen d’une procédure de destitution, pour répondre à ces graves violations et pour le niveau de corruption sans précédent qui siège désormais au Bureau Ovale. »

Venant d’un école comme Harvard, membre de la très prestigieuse Ivy League, l’action pourrait bien faire du dégât. En outre, Harvard s’y connait en présidents. L’université fût effectivement le lieu d’études de 18 présidents, éparpillés à travers le monde et les époques. Parmi eux se trouve notamment Jacques Chirac.

Cela aura-t-il des conséquences ?

Il est encore trop tôt pour le dire, cependant, la procédure n’est finalement pas si inhabituelle pour les États-Unis. Cette procédure de destitution (impeachment en anglais) a été utilisée 17 fois. Si elle peut viser n’importe quel haut fonctionnaire de l’État, seuls 3 présidents furent mis en cause au cours de l’histoire des États-Unis.

Andrew Johnson, le successeur d’Abraham Lincoln après son assassinat, avait été poursuivi puis acquitté par le Sénat. Ce fut également le cas de Bill Clinton, après l’affaire Monica Lewinsky. Le 3e était Richard Nixon, après le scandale du Watergate. En revanche, la procédure pour ce dernier n’a pas abouti puisque Nixon avait préféré démissionner de son poste avant le verdict, un fait unique dans l’histoire américaine.

Tout ce que l’on sait pour le moment, c’est que les instigateurs de cette pétition la présenteront devant la Chambre des Représentants du Congrès dès jeudi, la motion devra être acceptée ou refusée, comme s’il s’agissait d’une nouvelle loi. Le Sénat devra ensuite délibérer pour condamner ou acquitter Donald Trump. En cas d’accord du Sénat, Donald Trump n’aura pas d’autre choix que de renoncer à la présidence.