
France Travail a décidé de repenser son système d'attribution de ses allocations chômages. Mais certaines règles restent inchangées.
Depuis le début de l’année 2025, France Travail continue d’aider les Français dans leur quotidien. D’ailleurs, voici ce qu’il se passe quand vous n’honorez pas un rendez-vous en présentiel avec votre conseiller.
France Travail : des dispositifs d’aide renforcés
France Travail a décidé d’aider les Français de diverses manières. Tout d’abord, le Contrat d’Engagement de France Travail a pris le relais de plusieurs dispositifs précédents.
C’est le cas du Projet Personnalisé d’Accès à l’Emploi (PPAE), le Contrat d’Engagement Réciproque (CER). Ou encore le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ).
Ce contrat s’adresse à l’ensemble des demandeurs d’emploi inscrits à France Travail, aux bénéficiaires du RSA. Ainsi qu’aux jeunes en parcours d’insertion.
Son objectif se veut ainsi de définir des engagements réciproques, adaptés au niveau d’autonomie et aux besoins de chacun. Entre le demandeur d’emploi et son référent.
Parallèlement, une nouvelle convention d’assurance-chômage est entrée en vigueur le 1er avril 2025. Signée par les partenaires sociaux en novembre 2024, puis validée par l’État en décembre, elle modifie certaines règles d’indemnisation.
Pour aider les demandeurs d’emploi à s’adapter à ces évolutions, France Travail joue un rôle actif d’information et d’accompagnement. En complément, l’organisme propose des aides financières ciblées, couvrant les frais de mobilité.
Des nouvelles aides sur l’année
De formation, de logement ou encore d’équipement informatique. Et ce, afin de faciliter le retour à l’emploi. Zoom sur le programme « Atout senior ».
Parmi les initiatives encore peu connues figure « Atout senior ». Il s’agit d’un dispositif d’alternance spécialement conçu pour les seniors en reconversion.
Inspiré des programmes destinés aux jeunes, il combine quatre mois de formation théorique à quatre mois de mise en situation professionnelle en entreprise. Ce format permet aux participants de développer des compétences immédiatement mobilisables.
En phase avec les attentes du marché du travail. Le financement repose sur une logique de co-investissement : 75 % des frais sont pris en charge par les entreprises, les 25 % restants étant financés par les bénéficiaires via leur Compte Personnel de Formation (CPF).
Lancé depuis cinq mois, « Atout senior » est le petit dernier et il a déjà séduit 250 participants, dont 70 % de femmes. La tranche d’âge est bien représentée : 49 % ont entre 50 et 54 ans, tandis que 51 % ont plus de 55 ans.
Une diversité qui illustre la pertinence de cette solution pour différents profils. Les formations se concentrent principalement sur les métiers du tertiaire, avec des spécialisations en gestion de la paie (13 %), comptabilité (13 %) et ressources humaines (12 %).
Des secteurs à la fois porteurs et alignés avec les aspirations des candidats. L’un des principaux obstacles reste toutefois la recherche d’une entreprise d’accueil pour la période d’immersion.
France Travail : les sanctions si vous n’honorez pas un rendez-vous
Un nouveau décret, applicable à partir du 1er juin, va profondément modifier le mode de contrôle des chômeurs par France Travail. Désormais, les sanctions ne seront plus automatiquement déclenchées en cas d’absence à un rendez-vous
Mais, ils tiendront compte de l’implication réelle dans la recherche d’emploi, a précisé l’organisme le 24 avril, cité par BFMTV. Jusqu’à présent, le système se voyait jugé rigide.
Une convocation manquée sans justification suffisante entraînait une radiation quasi automatique. Jean-Pierre Tabeur, directeur du programme Parcours d’accompagnement personnalisé, a reconnu lors d’un point presse que cette approche était « assez rude ».
Et parfois « injuste », notamment pour des demandeurs d’emploi pourtant très actifs. Le nouveau cadre permettra d’évaluer la situation de manière plus nuancée.
Si le chômeur peut ainsi prouver qu’il est en recherche active – à travers des candidatures, des entretiens ou d’autres preuves tangibles – son absence pourra être excusée sans sanction.
« S’il y a énormément de traces de recherche d’emploi, on pourra estimer qu’il n’est donc pas nécessaire d’aller plus loin », a souligné Jean-Pierre Tabeur. Ce dispositif a déjà fait l’objet d’une expérimentation dans huit régions depuis juillet.
Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Grand Est, Hauts-de-France, La Réunion, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Selon France Travail, cette expérimentation n’a pas entraîné d’augmentation du nombre de sanctions.
La nouvelle mesure phare du décret est une sanction dite de « suspension-remobilisation ». Elle sera la plus fréquemment appliquée et présente l’intérêt de ne pas rompre le lien entre le demandeur d’emploi et son conseiller.
Elle prendra la forme d’une réduction temporaire du revenu de remplacement. Mais cette sanction pourra se voir levée dès que le chômeur reprendra activement ses démarches, avec l’appui de France Travail.