L’alcoolisme est une maladie qui ne touche que les hommes. C’est du moins une idée largement véhiculée et ressentie, notamment dans l’imagerie populaire. Pourtant, elle fait aussi des ravages chez les femmes, mais pudiquement, on en parle moins.

L’alcoolisme chez les femmes est un mal tabou. Alors qu’elle est « tolérée » chez les hommes, celles qui souffrent de cette addiction se retrouvent de plus en plus embrigadées dans une sorte de silence d’où émergent divers sentiments comme la honte ou la culpabilité. En France, ce phénomène concerne 10% de la population féminine. Mais il est vrai qu’à l’ère de Wonderwoman, les femmes alcooliques se cachent désormais pour ne pas passer pour des pochtronnes.

Les causes de l’alcoolisme chez les femmes

Chez les femmes, l’alcoolisme commence généralement par le gentil petit verre, lors des déjeuners d’affaires, des pots au bureau ou encore à la maison, que l’on se sert après une longue journée de travail. Puis, la boisson, de simple apéritif, asservit peu à peu, jusqu’au jour où on n’est plus en mesure de s’abstenir.

Il faut noter que contrairement aux hommes, la majorité des femmes alcooliques n’est pas en situation précaire. Au contraire, elles ont souvent une vie professionnelle réussie, avec de grandes responsabilités, mais qu’elles doivent conjuguer avec une vie de famille et la gestion d’un foyer. Le burn-out finit toujours par ne pas être bien loin… L’éthyle devient alors une sorte d’anxiolytique, qui allège le sentiment de stress et d’angoisse.

Enfin, dans une société qui exalte la femme « battante », l’alcool est aussi un moyen pour masquer sa sensibilité et son manque de confiance en soi, ou pire, son émancipation. En buvant « comme les hommes », beaucoup de femmes croient parvenir à l’égalité des sexes.

Comment se sortir de l’alcoolisme ?

L’alcoolisme se soigne, mais les femmes sont les grandes absentes des structures pour personnes atteintes d’addiction. Le premier pas pour s’en sortir est certainement de vaincre le sentiment de honte. Il est primordial qu’elles dépassent les préjugés sociaux qui estiment qu’une femme alcoolique est sans nul doute une mauvaise mère, une mauvaise épouse ou encore une femme sans honneur.

Une fois cette étape dépassée, elles peuvent se tourner vers une prise en charge médicale, notamment par un sevrage à l’externe, ou adhérer à un groupe de soutien. Il est, par exemple, possible de contacter des associations dédiées comme Alcool info Service.