Et si notre orientation sexuelle avait un impact sur notre poids ? 

Des scientifiques de l’Université d’East Anglia se sont penchés sur la relation entre l’orientation sexuelle et l’indice de masse corporelle (IMC).

Pour cela, ils ont analysé les données de 12 enquêtes nationales sur la santé menées au Royaume-Uni auprès de 93 429 participants.

Fait intéressant, ils ont constaté que les femmes lesbiennes sont plus enclines au surpoids que les femmes hétérosexuelles.

A contrario, les hommes gays sont moins exposés à l’obésité que les hommes hétérosexuels.

Sur la base de ces résultats, les experts ont établi que l’identité sexuelle devrait être considérée comme un « déterminant social de la santé ».

La chercheuse principale, le Dr Joanna Semlyen, de la faculté de médecine Norwich de l’Université d’East Anglia, a déclaré :

« Nous avons constaté que les femmes qui s’identifient comme lesbiennes ou bisexuelles courent un risque accru d’être en surpoids ou obèses, comparativement aux femmes hétérosexuelles.

C’est inquiétant parce que le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque connus pour un certain nombre de maladies, notamment les maladies coronariennes, les accidents vasculaires cérébraux, le cancer et la mort prématurée.

Nous avons également constaté que les hommes gays sont beaucoup moins susceptibles que les hommes hétérosexuels d’avoir un excès de poids ou d’être obèses.

Cette étude démontre qu’il existe une relation entre l’identité sexuelle et l’IMC et que ce lien semble être différent pour les hommes et les femmes. »

Le Dr Semlyen estime qu’il y a plusieurs explications possibles à ces résultats :

« Nous savons que les groupes minoritaires sexuels ont plus de chances d’être exposés à des facteurs de stress psychosociaux, ce qui a des répercussions sur leur santé mentale et leurs comportements comme le tabagisme et la consommation d’alcool et peut influencer leur alimentation ou leur activité physique.

Ces facteurs de stress comprennent l’homophobie et l’hétérosexisme, des expériences négatives vécues par la population lesbienne, bisexuelle et gay en raison de leur orientation sexuelle et qui ont des répercussions sur la santé. »

Elle a ajouté que jusqu’en 2008, l’orientation sexuelle n’était pas prise en compte dans les enquêtes sur la santé.

Il était donc impossible, jusqu’à récemment, de déterminer les inégalités en matière de santé touchant les lesbiennes, gays et bisexuels.

La chercheuse a conclu :

« Nous espérons que les décideurs politiques et les cliniciens seront en mesure d’utiliser ces nouvelles données probantes pour fournir de meilleurs soins de santé et des conseils et interventions adaptés aux lesbiennes, gays et bisexuels. »