Une grande avancée concernant le code de la route va voir le jour. Une très bonne nouvelle pour le permis de conduire !
C’est une grande étape qui vient d’avoir lieu concernant le permis de conduire. Des milliers de personnes malentendantes pourront bénéficier de plus d’autonomie sur le Code de la route. Voici tout ce qu’il faut savoir sur le sujet.
Une grande avancée dans le permis de conduire
Selon nos confrères du Parisien, l’examen du code de la route restera désormais accessible directement en langue des signes française (LSF). C’est notamment le cas grâce à un nouveau dispositif qui comprend une base de 1 600 questions traduites intégralement.
Les images de mise en situation s’accompagnent d’un interprète qui apparaît sur le côté de l’écran pour transcrire les questions. Cela offre donc aux candidats sourds une compréhension claire et équitable de l’épreuve dans le cadre du permis de conduire.
Cette réforme va progressivement voir le jour dès cet été. Elle va marquer un tournant majeur. Jusqu’ici, les sessions avec interprètes étaient rares, organisées une ou deux fois par an seulement. Cela rallongeait les délais pour passer l’examen théorique du permis de conduire.
Dorénavant, chaque département proposera un ou deux examens mensuels spécifiquement adaptés. Cela fluidifiera ainsi le parcours des candidats. Pour Arthur Beddock, étudiant de 18 ans à l’Institut national des jeunes sourds (INJS) de Paris, cette annonce change la donne.
Il a avoué au Parisien : « Passer le permis est long et compliqué quand on est sourd, donc ce nouveau dispositif permet davantage d’accessibilité à l’examen en plus de la possibilité de le repasser rapidement si on a échoué ».
Un point crucial pour les malentendants
À cause du manque de solution adaptée en région parisienne, il a dû se rendre à Orléans pour suivre une formation accélérée. Il doit alors dépenser des frais importants pour passer le permis de conduire. Mais pour lui, cela en valait la peine.
Il a réussi à obtenir son permis de conduire en autonomie. Cela lui a permis de rompre l’isolement et d’accéder plus facilement à l’emploi et aux loisirs. La réforme ne touche pas uniquement à l’aspect pratique de l’examen.
Elle agit également comme levier d’insertion sociale et professionnelle. Paul Flad, directeur de l’INJS, a fait plus de précisions au Parisien. Il a souligné l’importance de cet examen pour des milliers de personnes.
Il a expliqué : « Le permis de conduire est un levier d’insertion sociale, professionnelle, de mobilité, particulièrement crucial pour les jeunes sourds, souvent confrontés à des difficultés d’accès au logement, à la formation, à l’emploi ».
Chaque année, environ 4 000 personnes sourdes se présentent au permis de conduire. Elles ont alors un taux de réussite remarquable : près de 80 %. Ce dernier se situe d’ailleurs bien au-dessus de la moyenne nationale.
« C’était mon rêve »
Jacky Rabot, formateur spécialisé depuis 25 ans, a rappelé que les personnes malentendantes ont toutes les capacités à conduire. Il a expliqué : « Il n’y a aucune incompatibilité à conduire en cas de surdité profonde ou partielle« .
Il précise que la majorité des difficultés concernent l’épreuve du code, notamment la lecture. En effet, « elle nécessite d’entendre pour l’apprendre ». Ce nouveau format en LSF vient donc briser un mur invisible qui bloquait l’accès à la mobilité.
Youssef Berkach, président de l’association des routiers sourds de France, a révélé avoir dû lutter pendant plus de dix ans pour obtenir le droit de conduire un bus. « C’était mon rêve depuis tout petit et on m’a toujours dit que cela serait impossible à cause de mon handicap », a-t-il confié au Parisien.
Pour lui, cette avancée du permis de conduire représente une révolution. Nul doute qu’elle va en ravir plus d’un.