Permis de conduire: très mauvaise nouvelle pour tous les Français qui veulent le passer

Le permis de conduire est un document obligatoire pour rouler sur le territoire français. Mais, les délais pour le passer s'allongent.

Le permis de conduire évolue en France pour répondre aux enjeux de sécurité routière, d’accessibilité et d’emploi. En 2024 et 2025, plusieurs réformes majeures ont été mises en place, mais, les délais d’attente, eux, ne désemplissent pas.

Permis de conduire : de nouvelles mesures pour les conducteurs

L’une des principales du permis de conduire concerne l’âge minimum pour passer l’examen pratique. Ce dernier se voit désormais abaissé à 17 ans pour tous les candidats, qu’ils soient en conduite accompagnée ou non.

Cette réforme vise à favoriser l’autonomie des jeunes. Notamment dans les zones rurales où les transports en commun sont peu développés.

Dès l’âge de 17 ans, les titulaires du permis peuvent conduire seuls, ce qui représente un changement majeur dans l’accès à la mobilité. Autre évolution notable : la simplification du code de la route.

Le gouvernement a ainsi allégé certaines questions jugées trop complexes ou peu utiles. Et ce, dans le but de rendre l’examen plus clair et accessible, sans pour autant négliger la sécurité.

L’objectif est de limiter les échecs liés à des pièges de formulation. Le coût du permis reste une préoccupation majeure et pour y répondre, un « permis à 1 € par jour » renforcé et étendu est proposé aux jeunes de 15 à 25 ans.

Avec davantage d’auto-écoles partenaires. Des aides spécifiques sont également accessibles aux apprentis et personnes en recherche d’emploi via des plateformes comme France Travail.

Des expérimentations en cours

Enfin, des expérimentations sont en cours pour dématérialiser le permis. Avec une version numérique accessible sur smartphone via l’application France Identité.

Ce permis dématérialisé, en cours de généralisation, facilitera les contrôles et les démarches administratives. Ces réformes traduisent une volonté d’adapter le permis de conduire aux réalités contemporaines.

Elles permettent ainsi de favoriser l’accès à la mobilité pour tous, soutenir l’insertion professionnelle. Et ainsi renforcer la pédagogie autour de la sécurité routière.

Cependant, un enjeu de taille vient s’ajouter : le passage à l’examen pratique. Depuis plusieurs mois, les délais se sont allongés, et les candidats peinent à obtenir une date.

C’est le cas de Faiçal, 26 ans. Ce dernier termine ainsi ses leçons de conduite ce mardi 22 avril dans une auto-école de Dijon mais il n’a pas de date de passage.

Conducteur de travaux en génie civil, il touche au but, mais doit encore peaufiner certains réflexes. « Sois plus curieux, vérifie les rétros, les angles morts », insiste son moniteur auprès de France 3.

Confiant, le jeune homme garde espoir : « On va tout faire pour que tu l’aies du premier coup », l’encourage l’instructeur. Mais en cas d’échec, le verdict est sans appel : les délais pour repasser l’examen explosent.

Comme ailleurs en France, la Bourgogne-Franche-Comté subit une pénurie d’inspecteurs du permis de conduire. Résultat : les délais d’attente s’allongent.

À Dijon, décrocher une nouvelle convocation peut prendre deux à six mois. « Attendre deux ou trois mois, c’est chaud. Plus tu attends, plus tu oublies. Il faut reprendre des leçons, ça coûte cher », se lamente-t-il.

Permis de conduire : des délais rallongés pour passer l’examen

Le directeur de son auto-école, Stéphane Cretin, confirme une situation extrêmement difficile. Il cite un exemple parlant : « Pour juin, on a obtenu seulement la moitié des créneaux demandés. En mai, sur 65 places nécessaires, on n’en a eu que 34… toutes déjà réservées. »

Cette tension génère aussi des frictions. « Quand on annonce les délais, certains s’emportent. L’accueil encaisse parfois des insultes », déplore le directeur de l’école Notre-Dame.

Face à cette crise, des mesures ponctuelles ont été prises. Par exemple, la Côte-d’Or a reçu le renfort temporaire d’inspecteurs volontaires, et deux nouveaux examinateurs commenceront leur formation en septembre.

Mais pour Thierry Donzel, référent Mobilians en Côte-d’Or, « c’est une goutte d’eau dans l’océan ». Selon lui, la situation pourrait encore se détériorer.

« Un inspecteur en arrêt maladie, et tout se grippe. ». Il manquerait environ 200 inspecteurs en France, or, l’école de Nevers n’en forme que 40 par an.

« Il faudra au moins cinq ans pour revenir à un fonctionnement normal », estime le directeur d’une auto-école. En Saône-et-Loire, la préfecture tente de pallier le manque d’effectifs en lançant un appel national aux inspecteurs retraités toujours agréés.