Développé par le studio From Software, Bloodborne est la grosse exclu Sony de ce début d’année 2015. Après le pétard mouillé que fut The Order 1886, la firme japonaise n’avait pas le droit à l’erreur. Le titre porte d’ailleurs plutôt bien son nom, ça va saigner.

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Un studio expérimenté

From Software n’est pas un nom inconnu pour beaucoup d’entre vous. Le studio s’était construit une belle image avec ses précédentes productions sur la génération ps3/360, avec notamment Dark Souls ou Demon’s soul. Pour Bloodborne on reconnait aisément la parenté, vous ne serez donc pas surpris de mettre les mains sur un jeu type Action/RPG, exigeant et jouissif, oppressant mais addictif. Le studio dépoussière les mécaniques utilisées jusqu’alors, en proposant un jeu un peu plus dynamique, qui récompense bien souvent l’attaque. Il ne faudra cependant pas oublier l’art de l’esquive et de la parade, puisqu’ici tout est question de timing.

Une direction artistique à se damner

Vous vous retrouvez lâchés au milieu d’une cité gothique et impressionnante : Yarnham, baignée d’une lueur étrange et d’un épais brouillard, sorte de cathédrale géante et lugubre toute en verticalité. La ville semble envahie par une étrange galerie de monstres et de créatures au design très organique. Votre chasseur va devoir arpenter ses ruelles sombres pour comprendre ce qui lui arrive, et surtout quelle est la cause du mal qui ronge l’endroit.

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Visuellement très agréable

Premier constat, c’est beau à défaut d’être impressionnant techniquement. On retrouve en fait un jeu cross-gen, c’est à dire avec une base technique assez datée, mais un réel effort fait sur les éclairages, les particules et les textures, rendant le tout très agréable à l’œil. Tout cela est évidemment compensé par une direction artistique à toute épreuve, les gars de From Software créent un ainsi un univers profondément dérangeant, aussi envoûtant qu’étrange, mais très cohérent. Le level-design est lui aussi un modèle du genre, vous quitterez d’ailleurs Yarnham pour des contrées sauvages encore plus mal-famées et angoissantes, à l’ambiance sonore et visuelle hors-normes.

Parlons d’ailleurs de la partie sonore : entre thèmes discrets, gémissements ou cris étouffés, bruits inquiétants, tout est pensé pour faire de votre voyage une torture délicieuse à endurer.

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Des mécaniques de jeu éprouvées et redoutablement efficaces

Abordons maintenant les mécaniques essentielles du soft. Armé d’une pétoire et d’une arme blanche de gros calibre, notre chasseur va devoir se frayer un chemin dans cet univers hostile, répandant sangs et tripes au passage. Comme nous l’avions dit plus haut, le gameplay est exigeant et quasi entièrement basé sur le timing. Il faudra combiner coups rapides et critiques, attaques à vocation défensive (avec les armes à feu principalement), attaques à distance et corps à corps, sans oublier d’esquiver et de parer de temps à autre, tout cela dans une fenêtre de temps réduite. Vous pouvez ainsi regagner de la vie en effectuant une contre-attaque au bon moment, ce qui rend l’issue des combats très aléatoire et indécise, renforçant le sentiment que votre survie se joue à tout instant.

Il faudra aussi composer avec des environnements souvent exigus, qui vous obligeront à couvrir sans cesse vos arrières pour ne pas vous faire surprendre et mourir bêtement, encore une fois ici tout est question de réflexes et de timing. Trucider des monstres à la chaine sera souvent essentiel entre deux boss, cela vous permettra d’améliorer les aptitudes de votre chasseur, de récupérer armes, objets et munitions à moindre coût et surtout d’obtenir des fioles de sang, qui vous permettront de recouvrer votre santé.

Un bestiaire qui demande stratégie et adaptabilité

Si Bloodborne s’avère sanglant et offensif, on ne peut lui occulter son aspect plus stratégique. Chaque combat est différent, et demande au joueur d’adapter ses techniques et tactiques pour en sortir vainqueur. Entre groupe d’ennemis compact, animaux sanguinaires ayant la fâcheuse tendance à charger, créatures vous attaquant à distance, ou boss sur dimensionnés, il va falloir combiner pour trouver leurs points faibles. On se rapprocherait presque du concept d’un die and retry, tant les ennemis et leurs réactions sont différents. Attendez-vous donc à être souvent pris par surprise, ce n’est qu’après quelques heures de jeu que votre chasseur deviendra réellement la terreur des environs. Il parait que l’on progresse toujours en faisant des erreurs, ce n’est pas From Software qui vous dira le contraire !

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En conclusion

Pour terminer, Bloodborne est conforme aux attentes placées en lui, enfin un vrai jeu exigeant et addictif, parfois frustrant mais jamais injuste. Véritablement l’exclusivité que la Playstation 4 attendait en ce début d’année. Pas exempt de petits défauts à tous les niveaux, le jeu est rapidement pardonné tant la cohérence de son univers et de son gameplay interpellent.

Une très bonne pioche pour tous les amateurs d’Action/RPG qui n’avaient rien à se mettre sous la dent, et les déçus du dernier Dark Souls, qui retrouveront un jeu plus proche de ce que le studio japonais avait proposé avec Demon’s Soul.

Notre note : 8/10